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Nathalie Mons est professeure de sociologie à l’université de Cergy-Pontoise et présidente du Conseil national d’évaluation du système scolaire (Cnesco). L’organisme public vient de publier un texte, intitulé “École, immigration et mixités sociale et ethnique“. […]

Cette note montre que les résultats scolaires des élèves issus de l’immigration se sont dégradés durant la dernière décennie et que l’écart de performance entre les jeunes autochtones et les immigrés de la seconde génération est supérieur, en France, à celui observé dans les autres pays de l’OCDE. Les filles issues de l’immigration réussissent cependant mieux que leurs alter-egos garçons. Un sentiment d’injustice dans l’univers scolaire est plus marqué chez les enfants issus de l’immigration notamment en matière d’orientation.

Ces résultats ne sont pas sans lien avec l’existence, en France, d’une ségrégation sociale et ethnique. Certaines recherches ont mis en évidence l’existence de « ghettos scolaires ». Or, la recherche montre que la ségrégation sociale et ethnique produit des effets néfastes puissants sur un ensemble de dimensions sociétales.

Plus les écoles sont ségréguées socialement et ethniquement, plus les problèmes de santé des jeunes, leur consommation de stupéfiants, les incivilités, les maternités précoces, l’intolérance vis-à-vis de l’étranger ou plus généralement de l’altérité, la difficulté à dialoguer et à travailler avec des jeunes de milieux sociaux et culturels différents… progressent. Les écoles ghettos créent de plus des dynamiques d’apprentissage négatives qu’éclairent aujourd’hui les statistiques scolaires.

À l’étranger (Royaume-Uni, Belgique, États-Unis, Irlande…) des politiques nationales volontaristes sont mises en place pour fabriquer les mixités sociale et ethnique, elles peuvent éclairer les décisions d’action publique en France. Si ces politiques scolaires, pour développer une école citoyenne, réellement intégratrice de tous les élèves français, ne peuvent se construire que sur le long terme, il est désormais urgent de les engager concrètement.

Lire l’étude complète au format PDF en cliquant ICI

CNESCO

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