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Pour le site algérien Algérie-Focus deux France se regarde : La “France des banlieues” et la “France des beaux quartiers et des villages provinciaux”.

Face au conservatisme trompeur de la France des banlieues, la France des beaux quartiers et “petits blancs”, comme le répète si souvent Eric Zemmour, arbore l’islamophobie et un certain fascisme douillet qui refuse de dire son nom. Les deux France ne peuvent pas se parler et se rejettent continuellement. Depuis des années, elles se font la guerre, mais froidement. Aujourd’hui, c’est l’explosion.

L’autre France, confrontée à une rude crise économique, s’angoisse et s’attache à son modèle culturel sacralisé dans les films et livres : le vin, le porc, le catholicisme et les racines judéo-chrétiennes pour sauver son âme du labyrinthe de cette mondialisation ravageuse.

L’Algérie a connu une sale guerre civile [1993-1998], des violences inouïes, aussi spectaculaires que cette tragique attaque armée contre Charlie Hebdo. […] L’Algérie des années 1990 n’est pas la France de 2015. C’est clair et évident. Mais l’Algérie des années 1990 était une société profondément fracturée et ségréguée. […]

La France de 2015 est aussi une société dangereusement ségréguée. La “France des banlieues” s’oppose diamétralement à cette France des beaux quartiers et des villages provinciaux. La première subit la précarité et l’exclusion sociale, mais elle n’arrive nullement à s’exprimer politiquement pour émerger et conquérir sa place dans la société. Elle s’enferme ainsi dans un islam folklorique où la prière dans des salles clandestines, le halal dans les cantines scolaires et le voile ostentatoire sont présentés comme des éléments constitutifs d’une identité sociale fantasmée.

A chacun son culturalisme. A chacun son enfermement et ses certitudes qu’il tente de défendre en méprisant l’autre, en l’excluant de son champ d’action, en le diabolisant par tous les moyens possibles. […]

Courrier international/Algérie-Focus

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