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Longtemps considérée en France comme une éducation alternative de bobos, la méthode Montessori séduit de plus en plus de parents et, depuis peu, des familles musulmanes. En Île-de-France, la première école musulmane de ce genre vient d’ouvrir à Champigny-sur-Marne et affiche déjà complet. Tiraillée entre les attentes de plus en plus grandes des pères et des mères en matière d’éducation religieuse et l’hostilité ambiante, l’école de l’Olivier cherche son équilibre. (…)

Portée par deux musulmanes et financée par une opération de crowdfunding auprès de la communauté, l’aventure de cette petite école commence en septembre 2014 par des ateliers du mercredi. Les deux jeunes femmes, converties à l’esprit de Maria Montessori et diplômées du centre national de formation du même nom, ont construit leur projet avec le soutien de la mosquée des Boullereaux et celui du centre culturel musulman qui les accueille dans ses locaux. Un projet alternatif qui ne tarde pas à séduire des familles de la communauté musulmane du Val-de-Marne. « Les parents qui s’adressent à nous veulent sortir de la problématique de la carte scolaire. Malheureusement, les familles issues de l’immigration vivent encore trop souvent dans des quartiers populaires et les enfants se retrouvent donc scolarisés dans les établissements difficiles », explique la direction de l’école campinoise. Ce choix se traduit par un effort financier de la part des familles qui déboursent 200 euros par mois et par enfant.

La petite classe est ouverte à tous les enfants, quelle que soit leur religion. « Notre école se concentre sur la pédagogie de Maria Montessori et il n’y a pas d’enseignement religieux à proprement parler ni de prière imposée. Dans le Coran comme dans la méthode Montessori, on laisse l’enfant apprendre à son rythme. Si un enfant évolue dans un cadre familial religieux, il peut avoir envie d’apprendre une sourate ; dans ce cas, il l’apprend de façon personnalisée et ludique. Avant l’adolescence, le Coran n’impose aucune prière. Les adultes n’ont pas à ordonner de rites religieux à de jeunes enfants. »

Une ligne de conduite parfois difficile à faire comprendre aux parents qui s’attendent à une éducation plus religieuse. « Nous devons faire beaucoup de pédagogie auprès des familles qui attendent de nous une valorisation de la religion, ce qui n’est pas notre intention. Mais c’est notre première rentrée, alors on cherche le bon dosage et les bonnes réponses. » (…)

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