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C’est un soutien pour le moins étonnant. Marine Le Pen, présidente du Front national a déclaré au Monde qu’elle « espérait la victoire de Syriza », lors des élections législatives grecques qui auront lieu dimanche 25 janvier.

Pour la prétendante à l’Élysée, il n’y a aucune contradiction à ce que le parti d’extrême droite soutienne la coalition de gauche et d’extrême gauche.

« Il y a une fracture en Europe qui passe par la reprise en main des peuples contre le totalitarisme de l’Union européenne et de ses complices, les marchés financiers, continue Mme Le Pen. Je suis complètement cohérente. Cela ne fait pas de moi une militante d’extrême gauche ! Nous ne sommes pas d’accord avec tout leur programme, notamment sur le plan de l’immigration. Mais nous nous réjouirions de leur victoire. »

En résumé, selon elle, la victoire de Syriza contribuerait à renforcer le camp des eurosceptiques… Même si Syriza est favorable au maintien de la Grèce dans la zone euro.
Ce soutien à une famille politique adverse est donc tactique et ponctuel. Et n’a pas vocation à se généraliser. Ainsi, en Espagne, Mme Le Pen espère qu’une « partie du Parti populaire [droite, au pouvoir en Espagne] aura le courage de ne pas rester dans le soutien absolu à l’Union européenne ».

Cette prise de position permet une nouvelle fois à Marine Le Pen de brouiller les cartes politiques. Et quand elle donne quitus à l’extrême gauche, cela n’a rien d’innocent. C’est un élément de plus de sa stratégie de dédiabolisation. Car, plus il y a de confusion, plus il est difficile de renvoyer le FN à ce qu’il est fondamentalement, c’est-à-dire un parti d’extrême droite.

De plus, concernant spécifiquement la Grèce, soutenir Syriza lui donne l’avantage de se démarquer nettement des néonazis d’Aube dorée. Mme Le Pen ajoute d’ailleurs avec amusement, que dans les pays comme l’Espagne et la Grèce où « il n’y a pas d’équivalent au Front national, c’est l’extrême gauche qui prend notre place ».

Ce n’est pas la première fois que Marine Le Pen pioche à la gauche de la gauche. Elle regarde attentivement ce qu’il se passe de l’autre côté du spectre politique depuis le début des années 2000. En 2003, elle avait même donné une conférence de presse à l’occasion du Forum social européen organisé à Paris. Elle estimait, déjà, que les altermondialistes posaient « de bonnes questions mais [apportaient] de mauvaises réponses ».

Réponse de Dimitri Papadimoulis, leader de Syriza:

Le Monde

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