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Dans une vidéo, ces étudiants en journalisme disent refuser “l’idéologie et les préjugés“, colportés selon eux par un article du “Figaro” sur le quartier de la Grande Borne à Grigny (Essonne), publié jeudi 15 janvier.

“On a tous fait pleurer la prof de maths en lui disant qu’on n’était pas Charlie ! Avec les caricatures du Prophète, les journalistes l’ont bien cherché. Elle a renvoyé toute la classe mais on s’en fiche.” C’est par cette citation que débute un reportage du Figaro (article pour abonnés) réalisé à Grigny (Essonne), où Amedy Coulibaly, un des auteurs des attentats perpétrés début janvier a grandi. Il a été publié jeudi 15 janvier.

La journaliste qui s’est rendue sur place a interrogé de jeunes habitants. “Cet adolescent de 15 ans d’origine malienne, comme Amedy Coulibaly, partage aussi son nom de famille avec le terroriste. Même s’il ne le connaît pas. Comme lui il y a quinze ans, il grandit comme une herbe folle dans le quartier de la Grande Borne, à Grigny (Essonne), l’un des plus sensibles et des plus pauvres d’Ile-de-France”, écrit-elle, dans cet article intitulé A Grigny, la ville de Coulibaly, la théorie du complot va bon train.

Ces propos ne sont pas du tout du goût des étudiants en journalisme de “Reporter citoyen”, une formation gratuite au journalisme multimédia destinée “aux jeunes des quartiers populaires”. Pour exprimer leur désaccord, ils ont réalisé une tribune sous forme de vidéo.

“Nous refusons d’être comparés à des herbes folles, condamnés à devenir des mauvaises graines”, “Nous refusons que l’on prenne la parole de quelques collégiens immatures pour l’opinion de tous”, “Nous refusons d’être assimilés aux partisans de la théorie du complot”, disent-ils notamment. “Nous voulons vivre en paix en France”, concluent-ils.

De son côté, Marie-Estelle Puech, auteur de l’article incriminé et journaliste au Figaro, est abasourdie par les attaques de ces apprentis-journalistes. Elle affirme dimanche à France Info, qui l’a interrogée, que son article “reflète très exactement” ce qu’elle a pu voir à Grigny : “Je ne me suis pas contentée de parler à des jeunes décérébrés, comme ils semblent le dire dans leur vidéo.”

 

 

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