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Coran

Des mosquées sont prises pour cible, mais les tueurs de Charlie Hebdo, qui invoquaient le nom de Dieu, n’avaient rien à voir avec l’islam. Il faut en finir avec cette injonction de justification qu’on fait peser depuis tant d’années sur les musulmans de France.

[…] Des mosquées sont prises aujourd’hui pour cible. L’islamophobie flambe. Mais de quel islam parlaient ces terroristes ? Au nom de quel Coran ont-ils prétendu tuer et asservir ? De quel islam étaient-ils les héritiers?

Certainement pas de cet islam éclairé du Moyen-Age qu’ils disaient vouloir restaurer. De cet islam qui, à travers les quatorze siècles de son histoire, a forgé et modelé des civilisations entières. De cet «âge d’or» de l’empire abbasside où la vie intellectuelle et artistique atteignait des sommets. Où fleurissaient les académies, les bibliothèques, les universités. Où étaient traduits les manuscrits grecs, persans, sanscrits. Où les lettrés musulmans se frottaient aux écritures de la Grèce classique, de la Perse des grands rois, des moines chrétiens et des rabbins juifs.

Ces incultes qui prétendaient défendre l’islam en répandant le sang ignoraient tout de cet humanisme musulman. Des poètes et des savants qui emplissaient les cours des empereurs et des souverains. Des femmes qui régnaient sur les salons littéraires. Des médecins qui étaient des modèles pour leurs confrères occidentaux venant à Bagdad pour les consulter. Des astronomes, des physiciens, des mathématiciens qui étaient reconnus dans le monde entier, inventant le fameux sifr, le chiffre zéro.

Ces barbares modernes n’avaient aucun rapport avec cet islam synonyme d’intelligence et de culture, de philosophie et d’art. Avec cet éclat dont brillaient la ville du Caire fatimide et sa grande université al-Azhar, aujourd’hui encore le phare de l’islam sunnite. Avec le prestige de la Cordoue des califes ommeyades, qu’on appelait «le joyau de l’univers», du grand philosophe du XIIe siècle Averroès, qui traduisit Aristote et influença les pensées chrétienne et juive, du savant du XIe siècle Avicenne qui, publiant son Canon de la médecine, révolutionna la pratique de son art.

[…] de quel Coran faisaient-ils la lecture ? A quel Coran faisaient-ils référence ? A ce Coran qui énonce, en toutes lettres, dans le verset 256 de la sourate de La Vache, qu’«il n’y a aucune contrainte en religion» ? Qui, dans le verset 151 de la sourate Les animaux, dit «Eloignez-vous des péchés abominables, apparents ou cachés. Ne tuez personne injustement. Dieu vous l’a interdit» ? […]

Slate

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