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Le suivi des frères Kouachi a-t-il fait, courant 2014, l’objet d’un arrêt de prise en charge directe par la structure centrale de la DGSI ? Le Figaro s’interroge sur les faiblesses de notre dispositif de surveillance antiterroriste.

Les compagnons d’arme des frères Kouachi et autres Coulibaly sont autant de noms que tous les spécialistes des questions terroristes, journalistes, magistrats ou policiers connaissaient.

Mais que peuvent réellement les autorités face à des djihadistes chaque jour plus nombreux, qui comptent au moins 50 à 100 activistes susceptibles de passer à l’acte et un vivier de plus d’un millier d’exaltés imprévisibles ?

Comment a-t-on pu négliger, en effet, la montée en puissance de l’équipe Kouachi-Coulibaly ? Selon certaines sources, le suivi des frères Kouachi, à qui l’on doit la tuerie de Charlie Hebdo, mercredi dernier, aurait fait, courant 2014, l’objet d’un arrêt de prise en charge directe par la structure centrale de la Direction générale de sécurité intérieure (DGSI), qui gère les cas les plus lourds. Le dossier aurait été reversé à un échelon inférieur, une direction zonale, issue de la réforme du renseignement décidée après l’affaire Merah. «Et c’est peut-être là que la déperdition en informations s’est accentuée», spécule une source judiciaire.

En clair: non seulement le déclassement vers un échelon local témoignerait du manque de discernement des autorités, mais en plus, l’échelon local n’aurait même pas pris le relai correctement. Comme si la réforme du Renseignement à ce niveau était encore une coquille vide. Il est symptomatique d’ailleurs d’entendre les professionnels de l’antiterrorisme se plaindre régulièrement que le travail qu’effectuaient les ex-Renseignement généraux (RG) autrefois, dans les départements, n’est plus réalisé.

Quoi qu’il en soit, pour l’équipe Valls qui pensait exploiter à coups de commissions d’enquête les failles de l’affaire Merah, le dossier est épineux. Le gouvernement va devoir gérer l’explication de ce qui s’est passé ces jours-ci et qui vaudrait bien en soi une nouvelle commission d’enquête. […]

Le Figaro

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