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Parce qu’ils créaient des «nuisances» en étant occupés par des groupes de jeunes et des sans-abri, plusieurs bancs de Perpignan, dans les Pyrénées-Orientales, ont été supprimés depuis quelques semaines. Un phénomène dénoncé par une association écologiste locale.

Mais où sont donc passés les bancs publics de Perpignan ? Dix jours après le tollé soulevé par les bancs grillagés d’Angoulême, en Charente, censés empêcher l’installation des SDF, c’est au tour de la municipalité de la préfecture des Pyrénées-Orientales d’être pointée du doigt.

Car, après avoir reçu des plaintes des riverains pour des nuisances, la ville a supprimé ces dernières semaines des bancs publics où se réunissaient des sans-abri ou des groupes de jeunes.

Président de l’association écologiste Frene 66, Marc Paillet est le premier à avoir attiré l’attention sur ce phénomène.

Interrogé par France Bleu Roussillon, il dénonce la «déshumanisation» de Perpignan «parce qu’on ne cherche qu’à faire du business». Il déplore également le nombre de plus en plus faible de lieux gratuits pour se reposer, les piétons étant désormais obligés de se rendre dans des «cafés payants».


«Il y avait déjà peu de bancs à Perpignan, mais au cours du dernier mois, ce sont plusieurs dizaines de places qui ont été supprimées nuitamment», assure-t-il. Il relève que dans un cas au moins, les habitants d’un immeuble s’étaient plaints de voir des marginaux ou SDF se regrouper et s’installer sur le banc de l’ex-jardin Bausil, mais souligne-t-il, «si on ne voit plus les pauvres, cela ne voudra pas dire qu’il n’y a plus de pauvreté».

«D’autres villes font la même chose»

Pour Pierre Parrat, adjoint au maire de Perpignan en charge de l’urbanisme et de l’aménagement, la suppression de bancs publics pour mettre fin aux nuisances est parfaitement justifiée. Et l’élu de rappeler à nos confrères du Midi Libre que «d’autres villes font la même chose». «On ne supprime pas toute les nuisances en supprimant des bancs public, a-t-il indiqué sur France Bleu. Mais quand un banc public génère des nuisances par toute une population qui vient gêner, perturber, qui ne respecte rien, on n’a pas d’autres solutions effectivement que de le déplacer.»

Il reconnaît que la municipalité «a supprimé cinq ou six bancs sur les allées Bausil car les associations de riverains dénonçaient des nuisances nocturnes venant de toutes sortes de gens et pas seulement de SDF».Il assure que la mairie «remplacera sans doute certains des bancs de quatre places supprimés par des bancs à une place où on peut se reposer dans la journée mais qui n’incitent pas à s’entasser ou se vautrer».

De son côté, Marc Maillet proteste contre les quelques exemplaires déjà réalisés de ces «sièges pour culs pointus». “Les bancs publics, c’était sans doute trop subversif et surtout gratuit» souligne Frene 66 sur son site Internet, en invoquant Georges Brassens, dont les «Amoureux des bancs publics» se bécotaient «en s’foutant pas mal du r’gard oblique des passants honnêtes».

Le Parisien

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