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Élue en charge de l’état civil, Margaret Connell (UMP) a été plusieurs fois pointée du doigt pour sa sévérité dans la célébration des mariages à l’hôtel de ville de Roubaix. Celle-ci met en cause les « incivilités » constatées dans un nombre croissant de mariages. Malgré la fin des célébrations le samedi après-midi.

Shérif Maggie. C’est le surnom donné sur les réseaux sociaux à Margaret Connell (UMP), adjointe au maire de Roubaix. Elle n’a pas gagné ce sobriquet à cause de son action en tant qu’élue à la sécurité, mais en raison de sa manière singulière de célébrer les mariages civils, jugée méprisante voire discriminatoire par certains. L’élue n’hésite pas à dire ce qu’elle pense, et officie même parfois avec un sifflet autour du cou, qu’elle utilise pour appeler au silence. «  C’est la seule solution pour me faire entendre, car je n’ai pas une voix de stentor », assume-t-elle en récusant tout racisme : «  Moi, je veux juste que la mairie soit respectée ».

Le sujet du choc entre le cérémonial républicain classique et les traditions d’origine maghrébine est hautement sensible à Roubaix, où la mairie a déjà dû renoncer, en 2011, aux mariages du samedi après-midi. À l’époque, c’est surtout la dangerosité de certains convois qui avait conduit le maire d’alors, René Vandierendonck (PS), à prendre cette décision extrême. Notamment pour éviter les rodéos autour du parc de Barbieux. Mais déjà, la mesure n’avait pas fait l’unanimité, même au sein de la majorité municipale.

Aux dires de la municipalité, les débordements n’ont jamais véritablement cessé : ils se sont simplement reportés sur le vendredi et le samedi matin, en dépit de la charte de bonne conduite élaborée en 2009, et toilettée par Margaret Connell à sa prise de fonction, en avril. D’après la mairie, ces « incivilités » concerneraient plus d’un mariage sur trois.

Il y a toujours les problèmes liés à la dangerosité et au bruit des cortèges. Les retards, qui déstabilisent souvent les cérémonies suivantes. «  Certains arrivent avec un quart d’heure ou une demi-heure de retard ! C’est de l’irrespect total pour les suivants  », s’agace Margaret Connell. Il y a la musique jouée à l’intérieur de la mairie. Si la tradition paraît inoffensive, elle est visiblement gênante pour tous ceux qui travaillent en mairie en raison de l’architecture des lieux. «  Le samedi matin, c’est parfois infernal à cause de l’écho  », confirme l’adjoint à la culture, Frédéric Minard (UDI). Margaret Connell, elle, regrette que « certains confondent la mairie avec la salle des fêtes  ».

Jusqu’à parfois rendre la cérémonie inaudible lorsque c’est la cacophonie dans la salle des mariages. Il y a aussi, de manière plus marginale, des agressions verbales envers le personnel municipal, voire même envers les élues. L’une d’elles, malmenée par des convives parce qu’elle était une femme, a fondu en larmes et a dû être remplacée au pied levé par Margaret Connell… «  Ces comportements sont sans doute minoritaires, conclut l’adjointe au maire. Mais c’est tellement de désordre que ça finit par faire beaucoup de bruit. »

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