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Le collège Daniel Mayer dans le XVIIIème arrondissement de Paris est le théâtre depuis la rentrée de violents affrontements. Classé « éducation prioritaire », il n’entre pas dans le nouveau dispositif pour lequel seuls quatre collèges parisiens ont été retenus. Au grand désarroi de l’équipe enseignante. Reportage.

On récupère les polyexclus», explique une professeur de français. La mixité sociale est quasi inexistante, l’établissement étant soigneusement contourné par les catégories aisées et moyennes.

La place Hébert, à quelques minutes du métro Porte de la Chapelle. C’est dans ce quartier parisien, à proximité d’Aubervilliers et pas très loin de Montmartre, que le collège Daniel Mayer a ouvert ses portes, il y a dix ans. Depuis septembre, l’établissement classé «éducation prioritaire» est le théâtre de violents affrontements. Un élève de 14 ans poignardé devant l’établissement, un autre agressé au pistolet à grenaille au cours d’une bagarre entre bandes rivales du XVIIIe et XIXe arrondissement, un cross aux Buttes Chaumont transformé en règlement de compte, obligeant un enseignant à s’engouffrer dans un taxi avec un élève pour le protéger… Neuf plaintes déposées au total.

Fait inédit, 90 % des enseignants du collège se sont mis en grève à la mi-novembre pour exiger une réponse du rectorat de Paris. Lequel avait déjà dépêché sur place des équipes mobile de sécurité (EMS), faites de «gros bras» et d’anciens de l’éducation nationale, sans effet. «Ils sont restés 10 jours et ont observé…», raconte une professeur de français. C’est en leur présence qu’une conseillère d’éducation a été agressée, après s’être interposée dans un conflit. […]

«C’est moins mélangé qu’en Seine-Saint-Denis. Les bobos, on commence à les retrouver à partir de Marx Dormoy. Sinon, ils vont dans le privé», poursuit l’enseignante. Il faut savoir qu’à Paris, la proportion d’élèves inscrits dans le privé sous contrat est passée, en dix ans, de 32 à 40 %.

Un rectorat parlant de «pédagogie différenciée»… «Ils sont totalement déconnectés et ils nous donnent des leçons! Ils ne savent pas ce que c’est que de ne pouvoir faire cours ne serait-ce qu’une minute parfois!», lance-t-elle. Et les programmes ne nous aident pas. En 5e, le programme de géographie tourne autour du «développement durable», un terme qui ne relève même pas de la géographie!» […]

Le Figaro

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