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Les médecins urgentistes se sont mis en grève après deux agressions successives de leurs collègues lors de visites à domicile. La préfecture, longtemps restée silencieuse, a fini par recevoir ces praticiens ulcérés.

Les médecins libéraux rattachés au Samu centre 15 de Seine-Saint-Denis sont excédés. Deux agressions d’urgentistes ont eu lieu en l’espace de 15 jours au mois de novembre, sans que les autorités ne réagissent. En l’absence de réponse de la préfecture et de l’Agence régionale de santé, ces urgentistes, qui effectuent des visites à domicile, ont accentué la pression, en faisant grève jeudi. Au total, 25 médecins libéraux regroupés au sein du SUR 93 (service d’urgence) et 25 assistants régulateurs (ceux qui filtrent les appels du 15) basés au Samu du 93 à l’hôpital Avicenne de Bobigny n’ont pas travaillé. Une première.

«C’est à l’Etat d’assurer notre sécurité: on ne va tout de même pas s’armer pour aller soigner les gens dans les cités!», s’est exclamé Georges Siavellis, médecin coordinateur de la permanence des soins dans le département. Face à la médiatisation de la situation, la préfecture a fini par réagir jeudi soir en recevant les médecins en colère. Résultat, un groupe de travail devrait être mis en place pour réfléchir aux moyens à mettre en oeuvre.

Les vitres de la voiture cassées, les insultes, les menaces…

La première agression a eu lieu à Aulnay-sous-Bois. C’était un dimanche après-midi, vers 14h. Le médecin a été menacé et molesté par des jeunes qui voulaient l’empêcher de faire sa visite. La seconde altercation, à Epinay-sur-Seine, fut plus violente. Vers 23h30, un médecin urgentiste a été dépouillé à la sortie d’une visite à domicile. Trois individus cagoulés l’ont aspergé de gaz lacrymogène pour lui prendre son portable et sa mallette. Le médecin a porté plainte dès le lendemain.

Pour améliorer leurs conditions de travail, les urgentistes souhaiteraient qu’un système d’accompagnant soit mis en place. «Parfois, le voisinage ou un agent de quartier nous raccompagne, mais ce n’est pas toujours possible», témoigne le Dr George Hua, médecin au Sur 93. «Du coup, l’idée c’est qu’une personne puisse systématiquement nous récupérer à la sortie de la visite en bas de l’immeuble pour aller jusqu’à la voiture». En trente ans de métier, cet urgentiste n’a jamais été victime d’agressions physiques, mais il a connu les vitres de la voiture cassées, les insultes, les menaces… «C’est vrai que j’ai eu des situations difficiles, où j’étais obligé de faire demi-tour car on ne voulait pas que je rentre dans l’immeuble. Mais, rassurez-vous, on n’y va pas la peur au ventre. On ne pourrait pas faire ce métier sinon. Si on y va, c’est parce que les familles nous le rendent bien», explique-t-il.

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Merci à Lilib

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