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La violente agression d’un couple juif à Créteil remet sur le devant de la scène l’antisémitisme “présent depuis si longtemps dans la société”. Le sociologue Michel Wieviorka nous explique pourquoi.

Il faut aussi préparer les enseignants, qui sont parfois confrontés à des situations qu’ils maîtrisent mal. Par exemple, un professeur d’Histoire qui parle de la naissance de l’Etat d’Israël, de l’antisémitisme et du nazisme, aura parfois des difficultés à faire cours devant des adolescents qui ont déjà des préjugés.

Jusqu’où remonte l’image stéréotypée associant les juifs à l’argent ?

– Les préjugés envers les juifs remontent, avant même l’antisémitisme, à l’antijudaïsme. Si l’argent n’était pas encore en jeu, la haine était religieuse : les chrétiens reprochaient aux juifs d’être un peuple déicide, d’avoir tué Jésus et de ne pas vouloir reconnaître la nouvelle religion.

Par la suite, au Moyen Age, les juifs ont souvent été, sinon expulsés, maltraités et confinés à des fonctions liées à l’argent, ce qui était mal considéré. Beaucoup travaillaient dans la banque. Ils ont alors commencé à subir des accusations de rapacité et d’avarice. […]

Est-il possible d’en finir avec cette stigmatisation ?

– Les juifs se retrouvent dans toutes les catégories sociales, et ils ne sont pas spécialement riches. Mais le problème avec de tels préjugés, c’est que ceux qui les véhiculent sont tellement convaincus de leurs propos qu’ils ne sont pas sensibles au discours de la raison.

Essayez de convaincre les antisémites qu’ils ont tort : ils y verront une preuve de la malignité supérieure des juifs ! […]

Le Nouvel Obs

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