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La richesse et une position sociale élevée restent en Grande-Bretagne, en grande partie, une donnée héréditaire.

Selon une étude de chercheurs de l’Université de Californie et de la London School of Economics, le statut social d’une famille peut perdurer pendant huit siècles ou plus. Pour arriver à cette conclusion, les scientifiques se sont basés sur le niveau d’éducation et sur les corpus de noms de famille en Angleterre sur huit générations.

Les chercheurs ont constaté que la richesse et le statut social ne sont pas seulement transmis à la génération suivante et que sur une période de 800 ans, ce sont toujours les mêmes noms de famille qui semblent revenir au sommet de la société britannique.

Les économistes ont utilisé pour leurs recherches le Domesday Book, le plus vieux registre de population conservé qui date de 1086. A cette époque, les noms de famille ont d’abord été adoptés par les classes supérieures. Beaucoup de ces familles d’un statut élevé descendaient de conquérants normands, bretons et flamands qui avaient envahi l’Angleterre en 1066.

Les noms de famille qui reviennent souvent sont par exemple Montgomery, Neville, Percy ou Darcy. Selon les chercheurs, ces noms, qui ont perduré pendant de nombreuses générations, sont toujours portés actuellement par des personnes qui se trouvent au sommet de la société britannique.

Un bon nom de famille équivaut à une bonne éducation

Les noms de famille ne sont pas seulement un signe de pouvoir et de richesse. La recherche a montré qu’il vaut mieux provenir d’une famille fortunée pour avoir la chance de recevoir une bonne éducation. Selon les scientifiques, le statut familial est déterminant pour avoir une chance d’être admis dans les universités d’élite d’Oxford ou de Cambridge.

Un certain nombre de raisons simples expliqueraient ce phénomène. Ainsi, jusqu’en 1986, ces deux universités avaient leurs propres examens d’entrée. Jusqu’au début des années 40 du siècle passé, on devait même passer un test en latin pour être admis à Oxford.

En outre, jusqu’au début du vingtième siècle, seuls les enfants de familles riches issus d’écoles secondaires d’élites recevaient des bourses spéciales pour mieux se préparer à l’université. Les chercheurs s’attendaient à ce qu’à partir de la moitié du siècle dernier, l’augmentation du soutien de l’État à l’enseignement  ait conduit à une présence moins dominante de noms de l’élite dans les listes d’étudiants universitaires.

En réalité, dans l’éducation, les noms de famille de l’élite ont continué à exister de manière tenace avant et après 1950.

Plus remarquable encore est la constatation que malgré des bouleversements historiques – comme la révolution industrielle, l’obligation scolaire à la fin du 19ème siècle et l’avènement de l’État social-démocrate – ce sont quand même toujours les mêmes noms de famille de l’élite qui ont continué à apparaître au sommet de la pyramide sociale britannique.

Ce n’est pas la première étude qui montre le caractère héréditaire de la prospérité. Thomas Picketty, économiste français, a écrit récemment sur ce phénomène un best-seller qui donné lieu à bien des débats. Cette année, une étude a aussi été publiée démontrant que 90% des familles américaines qui, au milieu des années 80, se trouvaient au bas de l’échelle sociale, étaient aussi pauvres un quart de siècle plus tard.

Express.be

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