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Publié par la fondation Jean Jaurès, un essai de 134 pages intitulé “Perpignan, une ville avant le Front National ?” se propose d’analyser et de comprendre le vote des élections municipales de 2014 qui a vu Louis Aliot arriver en tête au premier tour devant Jean-Marc Pujol (34,1% des suffrages contre 30,6 % pour le maire sortant), un cas unique pour une ville de plus de 100.000 habitants. Si la liste Pujol (55,1 %) l’a finalement emporté au second tour, les auteurs se sont penchés avec attention sur le phénomène du vote pour le FN.

L’étude a été menée par Jérôme Fourquet, directeur du département “Opinion et stratégie d’entreprise” de l’Ifop, par Nicolas Lebourg, chercheur à l’université de Perpignan et spécialiste de l’extrême-droite et par Sylvain Manternach, géographe et cartographe à l’Institut français de géopolitique. L’essai est disponible en ligne sur le site de la Fondation Jaurès.

Ils établissent par exemple que 10,7% de l’électorat perpignanais est d’origine arabo-musulmane ou encore que le vote FN peut être très fort dans les quartiers “bourgeois” où le pourcentage de prénom arabo-musuman est très faible.

Les auteurs ont utilisé des méthodes statistiques qu’ils expliquent longuement en rappelant qu’ils sont animés de la même préoccupation que la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) “très critique envers les enquêtes établissant des statistiques ethniques tout en établissant leur utilité pour comprendre la situation sociale“. Précaution utile puisqu’ils ont analysé le vote selon des critères peu habituels : bureau de votes comptant le plus grand nombre de prénoms arabo-musulmans, étude des noms propres gitans dans les bureaux de Saint-Jacques, répartition du corps électoral entre citoyens nés dans les P.-O., nés dans un autre département, pieds-noirs d’Algérie ou nés à l’étranger.

Une question au coeur de leur étude qui présuppose Perpignan comme une ville fragmentée entre communautés. Un phénomène né d’une pratique clientéliste de la politique où chaque camp identifie des communautés et établit des liens privilégiés avec elles. Des échanges de bons procédés bien réels que masquerait le jeu de masque des étiquettes politiques traditionnelles : les paragraphes résumant les parcours politiques des différents candidats aux municipales est particulièrement saisissant. […]

Selon les auteurs, le vote FN se niche au coeur d’un phénomène où “le sentiment de déconstruction de la ville est allée de pair avec celui du système politique“.

L’Indépendant (Merci à camadulle jean)

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