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L’homme jette un regard à l’interprète et bafouille, en décalage avec la question, ce qu’il a déjà expliqué auparavant. “Ils m’ont plaqué au sol, ils m’ont battu, ils m’ont fait signer un papier où je me reconnaissais coupable”, explique-t-il dans une langue slave. “Je ne veux pas courir de risque, l’ambiance n’est pas calme là-bas”.

Depuis son arrivée dans la petite pièce de l’Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides), le jeune homme n’a pas retiré sa doudoune. Le bouchon du stylo qu’il triture claque à intervalles réguliers entre ses doigts. Lorsqu’on lui demande un éclaircissement, sa voix monte, le débit accélère.

Pour lui, l’enjeu est de taille. Si elle ne rend pas l’avis final, l’officier de protection proposera une décision à ses supérieurs, une fois menés les recoupements avec l’état du droit et la situation dans son pays d’origine.

Comme elle, ils sont 200 environ à écouter les demandeurs d’asile qui exposent chaque jour leurs parcours chaotiques dans les bureaux de Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne).

“L’officier doit travailler avec bienveillance et rigueur. Son objectif est d’identifier l’existence de craintes” du demandeur d’asile, car ce sont ces craintes de persécution qui déclencheront la protection, explique Pascal Brice, le président de l’Ofpra.

“Nous ne devons pas passer à côté d’un besoin de protection. C’est notre obsession”, ajoute-t-il….

L’Express

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