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Dans Ceux du 11ème étage, une famille catholique raconte son expérience : vivre trois ans dans un HLM dans les quartiers Nord de Marseille, pour se mettre aux service des plus pauvres. Un témoignage plein de lucidité et d’espérance.

«Vous êtes des Français, normalement, les gens comme vous, ça vit dans des villas!»: c’est par ces mots qu’Amaury, Marie-Alix et leurs trois petites filles ont été accueilli dans le bloc 47 d’une cité HLM des quartiers Nord de Marseille, où ils ont fait le choix de vivre, pendant trois ans.

Un peu comme Simone Weil était partie à l’usine parler de Sophocle aux ouvriers et vivre dans sa chair la souffrance de leur condition, un peu comme le Christ est venu sur terre partager la finitude de l’homme, ils sont partis dans les zones sinistrées de la France contemporaine, à la rencontre des pauvres «de chez nous». Chaque année l’association Le Rocher envoie ainsi des dizaines de volontaires au cœur des quartiers dits «sensibles», pour mettre en œuvre des actions éducatives et sociales: cours du soir, organisation de weekends et de vacances, redécouverte par la prière commune d’une spiritualité enfouie. Mais au delà de l’aspect purement caritatif, il s’agit surtout de partager le quotidien des habitants de ces zones désertées par le vivre ensemble, et de retrouver le pouvoir d’une parole bienveillante pour retisser du lien social.
Les «Français du 11ème étage»

Là-bas, on les surnomme les «Français du 11ème étage». Ils dénotent par leur catholicisme, les boucles blondes de leurs filles, leur refus de posséder une télévision et cet absurde vœu d’avoir rejoint l’enfer délibérément. Au milieu de la cité, au milieu des poubelles jetées par les fenêtres, et des voitures qui brûlent pour rien, «aussi inutiles que Marie au pied de la croix», ils ont fait le choix d’aller à la rencontre de l’autre pour «tisser des liens d’amitié, et se mettre aux services des «familles en difficulté».

Des familles sinistrées aux mariages arrangés où l’écran plat remplace la vie commune, enferrées dans la spirale infernale assistanat-consumérisme….

Le Figaro

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