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Pendant plus d’un mois, metronews a créé un faux profil Facebook pour se mettre dans la peau d’Aïcha, une adolescente aspirante au djihad. Objectif : tenter de comprendre comment une jeune femme sans histoire peut basculer dans le radicalisme le plus extrême avec une simple connexion Internet. En quelques semaines, nous sommes passés de simple ado à spécialiste de l’islam rigoriste, future mariée et prétendante au djihad.

Pour autant nos amies ne sautent pas forcément le pas. Si leur photo de profil représente parfois des paysages de Syrie ou d’Irak, si elles maudissent les “koufr” (mécréants), la plupart d’entre elles habitent toujours en France. Elles sont lycéennes à Brest, Grenoble ou en région parisienne, coiffeuses à Dijon ou vendeuses dans le Sud.

C’est un monde peuplé de cœurs roses, de “bisous” et d’état-d’âme juvéniles. Le compte Facebook d’Aïcha, 17 ans, ne diffère pas de celui d’une adolescente lambda. À une différence près : ses amies ne mettent pour la plupart pas de photos d’elles. C’est “Haram” (“pêché”) disent-elles. Elles n’acceptent pas “les frères” en ami et en guise de statut, récitent des sonnets du Coran. Elles ne s’appellent pas Léa, Samia ou Dorothée, mais “Um”(“mère de”) ou “Fleur d’islam”. Dans la case profession, beaucoup indiquent “au service d’Allah”. Certaines prennent soin de préciser : “convertie”.

Notre Aïcha a 17 ans, c’est une lycéenne sans histoire de banlieue parisienne. Elle se pose des “questions” sur l’islam. Il a suffi que nous nous inscrivions à des groupes de discussion islamique, que nous aimions “l’Etat islamique de l’Irak et du Levant” (plus de 50 000 fans) pour que le site nous suggère quelques personnes à “ajouter” : des hommes qui posent arme à la main, des femmes répondant au nom de ‘salafi” ou des comptes de “rappels islamiques”. En une semaine, nous avions déjà plus de 100 amis. Presque tous étaient des femmes. 90 % d’entre elles étaient voilées. Intégralement. […]

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