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La France compte deux millions de personnes vivant avec moins de 651 euros par mois, 3,6 millions de mal-logés et 3,5 millions de bénéficiaires de l’aide alimentaire. La grande pauvreté persiste en France.

Deux millions de personnes vivent aujourd’hui en France avec au maximum 651 euros par mois (22 euros par jour) pour une personne seule au seuil à 40 % du revenu médian, soit en situation de grande pauvreté, selon l’Insee (données 2011). Pour ces personnes, il est quasiment impossible notamment de se loger sans compter sur l’aide d’autrui, de parents ou d’amis.

3,8 millions ne peuvent que se contenter de minima sociaux (plus de 6 millions si l’on comprend les conjoints et les enfants), selon le ministère des affaires sociales (données 2012) [1]. Le RSA socle vaut au 1er septembre 2014 509 euros pour une personne, 1 069 euros pour un couple avec deux enfants.

Près de 700 000 n’ont pas de domicile personnel, dont plus de 400 000 hébergées de façon contrainte chez des tiers, selon la Fondation Abbé Pierre [2] (données 2012). Selon l’Insee, on compte 140 000 sans domicile fixe, dont un peu plus de 10 000 dorment dans la rue (données 2012).

En 2006, pas moins de 1,8 million de personnes déclaraient à l’Insee ne pas avoir pris un repas complet au moins une journée au cours des deux dernières semaines. 3,5 millions de personnes auraient recours à l’aide alimentaire en 2010 (Banques alimentaires, Restos du cœur, etc.), selon le Conseil National de l’Alimentation [3].

Au total, même s’il est difficile de donner un chiffre précis, on peut estimer à un peu moins de quatre millions de personnes qui vivent de très faibles revenus (allocataires de minima sociaux) qui ne leur permettent pas d’acheter de la nourriture et des vêtements de façon convenable et qui vivent sous la dépendance d’une institution, d’amis ou de la famille.

Plusieurs centaines de milliers vivent dans des conditions de logement très difficiles, 140 000 n’ont pas de domicile. Dans l’un des pays les plus riches au monde, des dizaines de milliers de personnes vivent dans des conditions peu éloignées de celles de pays en développement. Et encore, ces données ne prennent pas en compte la période 2013-2014 où les conditions de vie se sont encore dégradées pour les plus démunis.

Certes, on est loin des neuf millions de pauvres au seuil de 60 % du niveau de vie médian, chiffre le plus souvent avancé dans le débat public, qui concerne plutôt une population très modeste mais dont une partie vit dans des conditions très éloignées des plus pauvres. On touche là un niveau de pauvreté bien loin des normes de la société française, et qui n’est pas marginal. Cette situation est d’autant plus violente que cette misère s’intègre dans une société où les niveaux de vie sont élevés en moyenne, que les conditions de logement se sont améliorées au cours des dernières décennies et que l’accès à la consommation s’est largement diffusé.

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Notes :

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