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Que peut faire l’Europe face à un afflux de clandestins de plus en plus massif ? Alors que la pression migratoire rend la situation explosive à Calais et à Menton, Henri Labayle, professeur agrégé des facultés de droit françaises, se montre pessimiste et estime que «l’Europe ne peut pas faire grand chose devant le raz-de-marée de clandestins».

Lorsque la pression humaine s’établit à une telle intensité, il est quasiment impossible à un Etat de droit d’apporter des réponses légales, je le souligne, à une situation de cette ampleur.

Lundi, les camions embarquant pour l’Angleterre ont été pris d’assaut par 300 migrants. Il y a quelques semaines, Le Figaro révélait déjà que la frontière de Menton craque sous l’afflux des clandestins. Plus de 100.000 seront passés par là cette année. Que peut faire l’Europe face à ce défi? Qu’est-ce qui fonctionne et qu’est-ce qui doit être amélioré?

Au risque de choquer, ma réponse est simple: l’Union européenne ne peut faire grand chose devant un tel raz-de-marée. Et je m’empresse d’ajouter que les Etats membres individuellement encore moins, quoi que l’on en dise dans les commentaires qui accompagneront ma réponse.

Ce constat est brutal mais nous traversons là une crise qui est insoluble par nature. Les immigrants sont prêts à tout, même au risque de leur vie, pour entrer dans l’Union. Nous, nous n’en voulons à aucun prix, faute de savoir qu’en faire. Il n’y a donc pas de solution. Lorsque de telles foules prennent la route de l’immigration, il est trop tard pour espérer une réponse efficace et appropriée. C’est avant que l’intervention devrait avoir lieu.

Cette impasse nous entraîne dans une zone inconnue jusqu’ici. Ce qui se passe là ne ressemble à rien de connu.

En 2013, près de 90.000 mesures d’éloignement ont été prononcées pour un peu plus de 15.000 exécutées …

La société française a besoin aujourd’hui d’un débat ouvert sur ces questions où la raison l’emporte sur l’anathème, de droite comme de gauche. La vieille technique du bouc émissaire ne doit plus prendre en otage l’Union européenne pour masquer nos échecs pas davantage que l’on peut continuer à faire croire aux naïfs qu’il existe des solutions toutes faites. J’observe que des candidats déclarés à la primaire à droite s’y essaient. J’observe aussi que les déclarations du Front National sont consternantes d’impréparation à la gestion publique sur ce terrain aussi.

Le Figaro

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