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Chaque année, le 17 octobre, les grands médias français et algériens nous resservent le même mensonge d’État, la même désinformation, la même falsification à propos de cette manifestation d’Algériens du FLN dans les rues de Paris. Une manifestation interdite par le préfet de police, Maurice Papon, qui avait imposé un couvre-feu obligatoire.

À l’époque, j’appartenais à la rédaction du quotidien L’Aurore et j’ai enquêté dès le lendemain auprès de la morgue et des services hospitaliers, également auprès des établissements et des riverains qui longeaient la Seine. J’ai accompagné le colonel Raymond Montaner, commandant de la Force de police auxiliaire des harkis de Paris, dont le rôle principal était la protection des Algériens de la région parisienne contre les exactions du FLN, qui a enquêté en compagnie de ses deux adjoints, le capitaine de Roujoux et le lieutenant Champsavin.

Voici le résultat absolument vérifiable de ses conclusions :

Il n’y eut, cette nuit du 17 octobre, aucune intervention anormale des pompiers parisiens, ni de police secours, ni de la Croix-Rouge, ni d’aucun service d’ambulance. 2.300 blessés en une seule nuit, cela laisse pourtant des traces, non ? Toutes les urgences et même les cliniques privées auraient dû être totalement débordées. Où sont donc passés ces 2.300 blessés ? Disparus comme par magie !

Après mon enquête auprès de l’Institut médico-légal (la morgue), je constate que celui-ci n’a enregistré aucune entrée de corps de « NA » (NA = Nord-Africain, dans la terminologie de l’époque). Il n’a reçu, entre le 18 et le 21 octobre, que 4 cadavres de « NA » :

– Le 18 octobre, Achour Belkacem tué par un policier invoquant la légitime défense et Abdelkader Benhamar mort dans un accident de la circulation à Colombes.
– Le 20 octobre, Amar Malek tué par balles par un gendarme.
– Le 21 octobre, Ramdane Mehani, mort dans des circonstances inconnues.

Mais ceux qui nous gouvernent aujourd’hui et qui disent tout haut que « les Algériens qui manifestaient pour leur indépendance ont été tués lors d’une sanglante répression » sont sans doute persuadés que les médecins légistes et les fonctionnaires d’État ont été « payés » ou ont subi des pressions afin de « dissimuler » ces 200 à 300 cadavres… et que, depuis plus de cinquante, ans ils se taisent !

Ces mêmes archives inscrivant les entrées de corps « NA par jour » nous apprennent que, pour tout le mois d’octobre 1961, les 90 corps enregistrés par l’Institut médico-légal étaient, pour la plupart, des victimes du FLN. Et que pour l’intégralité de l’année 1961, 308 cadavres de « NA » sont passés par l’IML, en très grande majorité exécutés par le FLN dans sa guerre contre les messalistes. Sur ces 308 cadavres de « NA », 34 retrouvés dans la Seine ou la Marne notamment étaient des harkis, des partisans de la France, ou des membres du MNA (Mouvement national algérien), une des méthodes d’assassinat du FLN consistant à noyer ses opposants. Ces chiffres cités dans les différents ouvrages que j’ai publiés ainsi que dans mes articles. Aucun n’a jamais été contesté. Une fois pour toutes, rétablissons la vérité sur ces événements.

Boulevard Voltaire

Relire :

Bernard Lugan : Le mythe des massacres du 17 octobre 1961
« Le massacre imaginaire du 17 octobre 1961… »
17 octobre 1961: le point de vue de Bernard Lugan

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