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Addendum 18 10 : Jean-Paul Brighelli traité “d’islamophobe” par des salafistes et un membre du NPA.

Voici que les salafistes s’en mêlent, et par la voix d’un membre du NPA, Renaud Cornand, où il joue lui-même au cheval de Troie de la grande réconciliation version EEIL, je suis étiqueté « islamophobe » — ce qui, dans ce pays plein de jihadistes en puissance et autres têtes creuses, m’inquièterait si j’étais du genre à, et en tout cas inquiète quelques proches.

Dans la dénonciation en règle qu’opère Renaud Cornand, il y a en filigrane l’espoir qu’on se débarrassera bientôt de moi — professionnellement d’abord : « Un enseignant islamophobe est-il légitime pour enseigner au lycée Thiers de Marseille, qui-plus-est au sein d’une classe accueillant des élèves issus d’établissements populaires ? »

Je sais, vous brûlez d’être connu et reconnu. On vous doit, au NPA, l’heureuse initiative de cette candidate voilée présentée en 2010 dans le Vaucluse — une audace que l’ancienne LCR, que je connais bien, n’aurait jamais validée : aucune femme voilée n’a été admise dans l’organisation d’Alain Krivine (qui s’y était personnellement opposé chez lui, en Seine Saint-Denis). Comme l’a utilement rappelé en 2010 un communiqué du NPA, auquel j’adhère totalement, « Le foulard est non seulement un symbole religieux visible mais il est également un instrument de soumission des femmes utilisé sous diverses formes et à diverses époques par les trois monothéismes. » Et après, ils ont accepté la candidature de la jeune soumise… […]

Blog bonnetdane


Jean-Paul Brighelli, agrégé de Lettres modernes et chroniqueur au Point, s’inquiète de la prolifération de voiles islamiques dans les universités : à la Sorbonne, à l’IUT de Saint-Denis, à l’IEP d’Aix-en-Provence et “partout ailleurs”…

Les voiles qui déferlent depuis plus de vingt ans sont parallèles à la montée d’un islam de conquête – hier celui du GIA ou du FIS, aujourd’hui celui de l’EIIL. Rien à voir avec la foi : c’est de stratégie (du grec stratos, armée) qu’il faut parler. De conflit de civilisations.

La métaphore est une figure délicate à employer. Par exemple, un voile peut-il être un “cheval de Troie de l’islamisme”, comme l’a affirmé Jean-Charles Jauffret, agrégé d’histoire et spécialiste de l’histoire militaire coloniale ? En tout cas, l’étudiante de l’IEP (Institut d’études politiques) d’Aix à qui il s’adressait l’a mal pris, ainsi qu’un certain nombre de ses camarades (mais pas tous, et j’y reviendrai). […] La Provence, qui doit tenir compte de son lectorat, a immédiatement déploré “l’amère expérience” de l’étudiante “issue de la diversité”, comme on dit euphémistiquement. La direction de l’IEP, bien obligée de suivre la lettre de la loi, joue l’apaisement. […]

J’ai passé mon enfance à Marseille dans les années 1960 – grande période d’immigration. Et je tiens à le dire : pendant toutes ces années, je n’ai jamais vu une seule femme voilée dans les cités où j’habitais moi-même. Pas une. […] Depuis mon retour à Marseille (2008), je marche dans une ville où les voiles volent à chaque coin de rue, où les filles non couvertes, surtout si elles sont européennes et qu’elles s’habillent court, sont injuriées et parfois agressées par des jeunes gens élevés dans l’impunité de leurs désirs et de leurs certitudes. […]

J’ai une parfaite indifférence en matière de religions, chacun peut en privé adorer ce qu’il veut, mais je voudrais vivre dans un vrai espace de liberté – et la liberté ne consiste pas à s’engloutir sous la nuit, mais, conformément à l’enseignement du XVIIIe siècle, à faire toute la lumière. Sur le tableau de Delacroix, La Liberté guidant le peuple n’est pas voilée – elle a même les seins nus, et c’est très bien ainsi.

Le Point

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