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Tribune libre de Paysan Savoyard

Il n’y a plus eu d’émeutes graves dans les quartiers depuis 2005. Le gouvernement et les médias en concluent que, grâce notamment à la politique de la ville, la situation s’est améliorée. Évidement il n’en est rien, bien au contraire.

Premièrement les actes émeutiers (voitures et poubelles brûlées, caillassages de bus, de pompiers, de policiers…) se produisent tous les jours dans l’un ou l’autre des quartiers difficiles (la politique de la ville recense 800 « zones urbaines sensibles » correspondant à 4000 quartiers environ). La presse locale s’en fait à peine l’écho tant la chose est banale.

Il n’y a pas eu revanche d’émeutes prolongées et de grande ampleur depuis 2005 (les émeutes spectaculaires de 2009 à la gare du Nord ne se situaient pas dans un « quartier ». Les pouvoirs publics ont en effet mis en place une politique qui fait de l’absence d’émeutes générales une priorité. Il n’y a pas lieu cependant de s’en féliciter: cette politique est en effet fondée non sur la fermeté mais sur son contraire, la complaisance et le renoncement.

Disons les choses plus directement: les pouvoirs publics ont renoncé à reprendre le contrôle des quartiers, à y faire régner l’ordre public et y appliquer la loi. Leur objectif est désormais de circonscrire autant que possible les zones de non droit et d’éviter qu’elles ne s’étendent. Avec l’assentiment des pouvoirs publics, les quartiers vivent désormais selon des règles qui leur sont propres et qu’ils ont eux-mêmes fixés.

• L’État laisse fonctionner l’économie de trafic

Une économie des quartiers s’est depuis longtemps mise en place, fondée sur le vol et le trafic.

Les halls d’immeubles et les appartements vides sont utilisés pour opérer les transactions liées à la drogue. Les caves et parkings servent à stocker le matériel volé en attendant de le revendre. Sont également cachées les armes utilisées pour commettre les actes de délinquance (le stock d’armes des quartiers comprend désormais des armes de guerre, provenant en particulier des pays balkaniques).

Les quartiers sont contrôlés par des bandes hiérarchisées. Les mineurs, qui courent peu de risques d’être pénalement condamnés, sont utilisés pour des tâches de guet. Les familles sont impliquées de façon consentante ou non dans le trafic, en servant de « nourrice » (en cachant la drogue dans leur appartement) ou en profitant d’une redistribution des revenus.

Les bandes sont dirigées par un petit nombre de caïds, appartenant aux familles dominantes du quartier. Les bandes s’affrontent pour le contrôle de zones disputées. Elles appliquent des règles fondées sur la violence, la soumission au chef, la volonté de défendre le groupe contre les autres bandes, la haine de la police. Certaines bandes se contentent de l’économie de trafic ordinaire. D’autres passent au stade du grand banditisme, en alliance ou en concurrence avec les mafias et le milieu traditionnel.

Le quartier comprend aussi une économie légale. Les commerces qui existent sont en effet passés sous le contrôle des familles dominantes. Elles les acquièrent en exerçant des pressions violentes sur les propriétaires et les financent avec l’argent du trafic. Une fois sous contrôle ces commerces légaux permettent de blanchir l’argent du trafic. On assiste alors à un phénomène de fusion de la sphère légale et illégale (ce phénomène se constate dans tous les pays où règne une mafia : les mafias se transforment progressivement en entrepreneurs légaux devenant dès lors intouchables).

Les pouvoirs publics n’ignorent rien de cette situation. Ils ont décidé de fermer les yeux, en comptant sur le fait que les caïds et les familles dominantes, qui n’ont pas intérêt aux émeutes permanentes, défavorables à l’économie de trafic, exercent une forme de régulation et d’encadrement.

 

Grâce à la politique de la ville et à l’assistanat, les pouvoirs publics « achètent » dans les quartiers un calme relatif

Afin d’éviter l’embrasement des quartiers, les pouvoirs publics ne se contentent pas de laisser s’exercer l’économie de trafic. Ils ont également choisi d’y déverser un argent public considérable, par le biais de la politique de la ville et de l’assistanat.

Dans le projet de budget 2015, les crédits de la mission « égalité des territoires et logement » s’élèvent à 13 milliards ; ceux consacrés à la « solidarité, insertion et égalité des chances » s’élèvent à 15 milliards. Une grande partie des crédits de ces deux missions sont consacrés aux « quartiers ».

La politique de la ville comprend plusieurs volets : rénovation de l’habitat, création d’infrastructures de transport, subvention des associations qui interviennent dans les différents domaines de la sphère sociale (aide à l’éducation, aide aux parents, loisirs, sports, santé…).

La politique de la ville permet de recruter dans les associations subventionnées des habitants du quartier. La distribution d’emplois permet également d’amadouer les caïds et d’obtenir d’eux qu’ils s’engagent à contenir les désordres. Pour ce faire les caïds sont recrutés comme éducateurs, médiateurs (médiateurs de quartier, médiateurs des transports, médiateurs interculturels…), présidents ou secrétaires des associations, ou encore directeurs d’un journal ou d’un site web de quartier. Certains « grands frères » deviennent même élus locaux. Un exemple de ce type de fonctionnement est fourni par la gestion de M. Dassault à Corbeil, récemment mise en évidence sur le plan judiciaire.

La seconde façon de déverser l’argent public est la mise en place d’un assistanat général. Grâce aux différents mécanismes de protection sociale, les familles disposent de revenus permettant de vivre sans travailler (allocations familiales, allocations logements, bonification d’allocations pour les mères isolées, RSA, prime de rentrée scolaire, prime de Noël, …).

Les systèmes de « prestations en nature » et de tarification sociale complètent le système de distribution de revenus et permettent de bénéficier des services publics gratuitement ou à faible coût (gratuité ou quasi gratuité des centres de loisirs, centres de vacances et cantines scolaires ; tarifs spéciaux pour le gaz et l’électricité ; gratuité de la carte orange en IDF pour les titulaires du RSA et chômeurs ; CMU et CMU renforcée, AME pour les clandestins).

Les associations subventionnées par les communes offrent en outre un panel d’activités de loisirs gratuites.

Les associations caritatives permettent également à ces familles d’acquérir gratuitement les biens nécessaires à la vie quotidienne (alimentation, vêtements, meubles). Le volume de ces dons est tellement important qu’il permet aux bénéficiaires d’en revendre une partie (les « vide-greniers » sont un lieu privilégié de revente).

Résumons d’un mot : les habitants de ces quartiers, sans avoir à travailler, sont intégralement pris en charge : santé, éducation, loisirs.

Notons au passage que les chiffres qui font état d’un taux de chômage particulièrement élevé dans les quartiers ne signifient rien : dans ce contexte de totale gratuité de la vie quotidienne, la plupart des personnes inscrites comme demandeurs d’emplois ne sont pas désireuses de travailler.

 

• Dans les zones « sensibles » s’applique de fait la « loi des quartiers »

On qualifie à tort les quartiers de zones de non droit. En réalité les règles existent et s’appliquent sans faiblesse : mais la loi des quartiers n’a pas de rapport avec le droit commun.

Les représentants des pouvoirs publics et de façon générale de tous les services publics sont interdits d’entrée dans les quartiers : policiers bien sûr mais aussi pompiers, médecins, chauffeurs de bus. Des guets-apens sont organisés à leur intention pour montrer que leur présence n’est pas tolérée. Les agents recenseurs de l’INSEE renoncent à pénétrer dans certains quartiers.

Les gardiens d’immeubles sont contraints de participer aux trafics ou du moins de les laisser se dérouler en fermant les yeux.

Les allées et venues sont surveillées et une personne étrangère au quartier court des risques immédiats, même en plein jour, si elle se risque à y pénétrer.

L’école est le seul service public qui reste présent dans tous les quartiers. Les enseignants sont la plupart du temps des Français (on trouve cependant un nombre croissant d’enseignants issus de l’immigration, qui ont été recrutés comme contractuels). Les enseignants sont incités à rester au moins cinq ans dans les quartiers grâce à une rémunération supérieure et à des bonifications de barème qui leur permettront d’être mutés à l’endroit souhaité une fois le purgatoire dans la ZEP effectué. Ces enseignants survivent grâce à cette perspective.

Ils survivent également en laissant s’appliquer les lois du quartier et en abandonnant une grande partie des exigences ordinaires. Sauf exception, ils laissent les élèves porter des casquettes ou des capuches en classe, sortir leur téléphone, cracher par terre. Ils se laissent injurier, toisés, menacés, sans pouvoir réagir.

Les conseils de disciplines et les exclusions pourtant nombreux ne sont réservés qu’aux cas les plus graves: intrusions violentes, agressions (les élèves exclus étant re-scolarisés dans un établissement du secteur, les exclusions conduisent en pratique à ce que les établissements difficiles s’échangent les élèves à problème).

Les écoles et collèges des quartiers constituent pour la plupart des enseignants concernés un enfer professionnel: absentéisme, souffrance au travail, peur au quotidien, humiliation, perte de confiance, dégoût de soi.

 

• L’implantation croissante de l’islam

La plupart des observateurs jugent que la présence dans les quartiers de l’islam modéré ou islamiste se renforce année après année.

Les mosquées et salles de prières se sont multipliées (il y aurait 2500 lieux de culte musulman selon le ministre de l’intérieur). Des écoles coraniques sont rattachées aux mosquées. Une partie des enfants des quartiers, parallèlement à leur scolarité obligatoire dans le système « français », vont à l’école coranique plusieurs heures par semaine, le soir, ou le samedi.

Notons que dans les écoles publiques elles mêmes, un enseignement de langue et de culture d’origine (ELCO) à destination de la population immigrée est souvent organisé dès leprimaire. Dispensé par des enseignants des pays d’origine, à raison de 3 heures par semaines, dans les locaux scolaires, il concerne environ 100.000 élèves, originaires du Maghreb et de Turquie.

Ces deux dernières décennies les femmes se sont massivement voilées. Il y a vingt ans le voile était une exception dans les quartiers : il est devenu la norme. Les musulmans exercent une pression pour obtenir des repas aménagés dans les cantines. Les jours de fête musulmane entraînent un important absentéisme scolaire. Les évènements religieux structurent la vie du quartier (pèlerinage, ramadan).

La plupart des mosquées sont sous le contrôle des principaux pays d’émigration (Algérie, Maroc, Turquie). Les mouvements radicaux sont en concurrence avec cet islam officiel.

Les islamistes et les trafiquants ne sont pas en concurrence mais se répartissent les rôles. Les islamistes jouent un rôle d’encadrement culturel et religieux et s’efforcent d’islamiser les membres des bandes (les prisons constituent l’un des lieux de recrutement privilégié pour l’islam radical). Les membres des bandes obéissent donc à deux types de règles, qui ne sont pas en concurrence : la loi de la bande d’un côté, la prière de l’autre.

Les bandes des quartiers étant le plus souvent composées d’immigrés, la haine du Blanc tient aussi une grande place dans leur fonctionnement. Les bandes comptent toutefois quelques blancs, issues des familles pauvres du quartier, qui pour s’intégrer sont obligés de s’affilier à une bande et d’en appliquer les codes. Ils sont également conduits à se convertir à l’islam.

Pour l’essentiel les quartiers sont des zones sans blancs. Pour les petits Blancs que leurs faibles revenus contraignent à rester sur place, ces quartiers sont généralement un enfer.

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Terminons d’un mot. Il serait évidemment possible de mettre fin à cette situation. Mais cela supposerait de prendre des mesures que les partis de gouvernement rejettent. Arrêter l’immigration. Renvoyer une partie des immigrés, notamment les délinquants. La reprise en main de ces territoires en sécession supposerait également d’être capable de tirer sur les émeutiers. Il serait également nécessaire de durcir le code pénal afin de mettre les délinquants récidivistes de façon durable. Tout cela n’est évidemment pas à la portée des gouvernements du type de ceux qui se succèdent depuis cinquante ans.

Oscillant en permanence entre lâcheté et trahison ouverte, l’oligarchie française conduit sciemment le pays à sa perte. La façon dont est géré le dossier des « quartiers » en constitue l’une des preuves les plus nettes.

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