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Elle est la cible et elle le sait. Depuis qu’elle a été nommée ministre de l’Éducation, Najat Vallaud-Belkacem est attaquée, notamment sur ses origines marocaines. Début septembre, Minute et Valeurs Actuelles l’avaient tous deux visée, l’un parlant d’une “provocation” après la nomination d’une “marocaine musulmane à l’Education nationale”, l’autre la désignant comme “l’ayatollah”. Pour retrouver ces unes jugées racistes par certains, c’est ici.

Alors elle préfère rire de ces “conneries” que l’on écrit sur elle, comme le fait qu’elle ne s’appelle pas Najat Vallaud-Belkacem mais Claudine Dupont. “Derrière ces attaques, c’est l’alliance objective de ceux qui refusent de voir la France telle qu’elle est”, précise-t-elle dans Télérama.

Derrière ces attaques, il y a aussi la “fachosphère”, ces sites proches de l’extrême droite qui diffusent les fausses informations. La ministre en est consciente. Elle cite même l’un d’eux, enfin à peu près :

J’ai été repérée depuis des années par ce site… comment s’appelle-t-il… français de quelque chose ?

Face à ce feu, la ligne choisie par la ministre a toujours été la même : ne pas se poser en victime. Elle le répète dans Télérama :

Il n’y a aucune bonne méthode : se taire, c’est risquer de laisser la rumeur enfler. La contrer, c’est risquer de lui faire de la publicité.

Elle s’estime même moins attaquée que sa collègue du ministère de la Justice. “Si j’ai été relativement peu affectée, c’est sans doute parce qu’il y avait eu le cas Taubira auparavant. Les attaques animalières dépassaient tellement le mur du son en terme de gravité que celles auxquelles j’ai eu droit me semblent moins graves. Moi, on m’attaque sur ma double culture, mais je la revendique !”, assure la ministre de l’Éducation.

Le Lab


Des attaques délirantes sur le Web, relayées par certains médias. L’affaire Najat Vallaud-Belkacem est un cas d’école. Rencontre avec la ministre et analyse d’un phénomène de plus en plus nuisible.


Par où ça arrive ?

«Derrière ces attaques, c’est l’alliance objective de ceux qui refusent de voir la France telle qu’elle est.» Najat Vallaud-Belkacem se sait dans le viseur, même si elle affecte de ne pas savoir d’où vien­nent les tirs :

«J’ai été repérée depuis des années par ce site… comment s’appelle-t-il… français de quelque chose ?» [Fdesouche, célèbre site d’extrême droite, NDLR de Télérama].

Avec les grondements de la Manif pour tous, c’est un véritable écosystème qui s’est révélé : la « réinfosphère », telle qu’elle se procla­me, entend contrer les « mensonges » des médias. Elle opère la jonction entre la droite radicale et les déçus de François Hollande, les milieux catholiques traditionalistes et les complotistes professionnels. (…)

Sur quoi on l’attaque ?

“Evidemment, on m’a toujours attaquée sur mes origines », constate tranquillement Najat Vallaud-Belkacem, apparem­ment immunisée contre les lâchers de chiens. Plus encore que sa condition de femme (elle s’étonnerait presque du faible nombre de dérapages sexistes), l’élue paie le prix de sa confession musulmane.” […]

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