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ERBIL, Irak — Après une semaine d’offensive dans l’Ouest de l’Irak, les militants de l’État islamique ont pris le contrôle des villes clefs de la province d’Anbar et ont entamé le siège d’une des plus grande base militaire du pays, plaçant Bagdad à portée de leurs canons.

By Mitchell Prothero (Traduction libre, par FORTUNE)

Location: The militants are understood to have had their advance halted by U.S. airstrikes on Sunday at Ameriyat Al-Falluja  - a small city about 18 miles south of Fallujah and 40 miles west of Baghdad. But the clashes did not force the bulk of the fighters to retreat and many are said to have now advanced closer to the capital

 L’Etat islamique et ses alliés tribaux maîtrisent la province d’Anbar depuis leur dernière offensive surprise de décembre, mais leur avancée réalisée cette semaine est particulièrement préoccupante. Pour la première fois cette année,

les insurgés islamistes seraient présents en force à Abu Ghraib, la dernière ville de l’Anbar située dans les faubourgs de la capitale.

« Daesh opère ouvertement dans Abu Grahib » raconte un soldat irakien qui utilise le terme arabe commun pour désigner l’Etat islamique. « J’étais sur la base de la 10ème division il y a 2 jours, et les soldats ne pouvaient pas la quitter ou même patrouiller» dit-il, demandant à n’être identifié que comme « Hossam » en raison de l’interdiction faite aux soldats irakiens de parler avec les journalistes étrangers.

« Daesh contrôle les rues ».

A plusieurs centaines de kilomètres à l’Ouest, dans le kurdistan syrien, les forces de l’État islamique continuent à progresser dans la ville de Kobane où il semble peu probable que la Turquie intervienne pour stopper leur avance. Les autorités kurdes de la ville affirment que le gouvernement turque avait déjà répondu à leurs demandes d’armement et les rapports en provenance de la frontière syro-turque ne font état d’aucune trace de préparation à l’action.

Hossam, que le correspondant spécial de Mc Clatchy a interviewé à Bagdad, a affirmé qu’il ne lui avait pas été facile de quitter Abu Grahib pour Bagdad afin de profiter du samedi férié pour la fête de l’Aïd El-Adha. Il a du utiliser une fausse carte d’identité le désignant comme sunnite, dit -il, reflétant l’inquiétude des soldats irakiens chiites à propos de leur exécution s’ils sont capturés par l’État islamique.

« Daesh contrôle toute la zone à l’exception de la base militaire et de la prison. Ils ne sont qu’à quelques kilomètres de Bagdad”.

Son récit est confirmé par Hamad Hussein, un habitant du quartier de Saadan à Abu Grahib, qui affirme que l’État islamique a pris le contrôle de presque tous les quartiers sud de la zone, y compris les villages de Saadan, al Nuaymiya et Kan Tari.

Un diplomate d’Erbil, la capitale de la région autonome du Kurdistan déclare que la présence de l’État islamique à Abu Grahib pourrait placer l’aéroport international de Bagdad à portée de tir de son artillerie.

« Nous savons qu’ils ont capturé un nombre important d’obusiers de 155 »

affirme le diplomate dont le pays participe à la coalition américaine contre l’État islamique. N’ayant pas l’autorisation de parler aux médias d’informations, il le fait de manière anonyme.

« Ces derniers ont une portée d’environ 30 kilomètres et s’ils sont capables de tenir leur position d’Abu Grahib, alors la crainte qu’ils puissent bombarder et finalement fermer l’aéroport international de Bagdad devient une préoccupation majeure.

L’aéroport constitue le lien vital essentiel des ambassades occidentales et accueil un centre de commandement des opérations dirigé par les conseillés militaires américains.

Anbar est une province essentiellement sunnite qui demeure profondément méfiante à l’égard du gouvernement de Bagdad dominé par les chiites, et l’État islamique y a étendu son contrôle depuis son offensive initiale l’hiver dernier. La semaine passée, les militants ont remporté une série de victoires dans la province.

Selon des médias irakiens, les partisans de l’État islamique ont pris jeudi le contrôle de la plus grande partie de Hit, une ville stratégique (pipeline) au nord de Ramadi, capitale de la province et ont également attaqué cette dernière. Jeudi dernier, des informations des médias étatiques rapportaient que 74 soldats avaient été tués et des dizaines portés disparus après la prise de Hit par les islamistes.

Ils ont ajouté que les partisans de l’État islamique avaient aussi capturé un régiment de chars au complet, sans qu’il soit possible de savoir combien de véhicules cela représente. Dans une unité occidentale, les régiments comprennent généralement 55 chars, mais les régiments irakiens sont depuis longtemps sous-équipés en raison de la corruption et des problèmes de maintenance.

L’avancée vers Hit pourrait constituer les prémices d’un assaut contre la proche base aérienne d’Asad, la plus importante installation militaire d’Irak et la principale base occupée par les troupes de la coalition américaine stationnées dans l’Anbar. Des rapports font état que la base serait d’ores et déjà harcelée.

Les combattants islamistes ont également assiégé à Albu Aytha, au nord de Ramadi, une base militaire qui appartient à la 30ème brigade mécanisée. Le résultat de la bataille était incertain, certains rapports affirmant que 300 à 600 soldats y étaient piégés, tandis que les médias gouvernementaux déclaraient que la base avait résisté à une attaque importante.

Deux avant-postes plus petits ont été pris de la même manière durant les deux dernières semaines, et les habitants de Fallujah, qui est tombé aux mains de l’État islamique l’hiver dernier, ont rapporté avoir vu les militants faire défiler des centaines de soldats capturés dans les rues de la ville le week-end dernier.

Bien que le sort de ces soldats demeure inconnu, l’État islamique procède traditionnellement à des exécutions de masse de militaires irakiens prisonniers, particulièrement si les hommes capturés sont des chiites, qu’ils considèrent comme des apostats. Le groupe a régulièrement réalisé des vidéos de ces exécutions quelques jours ou quelques semaines après de tels événements.

L’information selon laquelle l’État islamique manœuvrerait librement à Abu Grahib qui contrôle l’accès ouest de Bagdad depuis l’Anbar, la Jordanie et la Syrie constitue la plus grande préoccupation des conseillers militaires occidentaux. Sa perte pourrait sévèrement limiter la capacité du gouvernement irakien à envoyer des renforts aux quelques bases de l’Anbar qu’il contrôle encore, y compris à Ramadi et Haditha en plus de la base aérienne d’Asad situé au nord de Ramadi.

Déjà, l’influence des forces de l’État islamique s’étant de Fallujah à Yusufiya, le faubourg le plus à l’Ouest de Bagdad, en passant par Abu Grahib.

Jusqu’à présent, l’autoroute qui relie ces lieux reste aux mains du gouvernement, tout comme la tristement célèbre prison d’Abu Grahib où des soldats américains maltraitaient des prisonniers irakiens durant les premières années de la guerre d’Irak. Mais alors que le gouvernement a déployé plus de soldats pour renforcer ses positions sur l’autoroute, l’État islamique contrôle les zones environnantes, faisant apparaitre ce dispositif bien fragile .

« Si les irakiens ne sont pas en capacité de reprendre le contrôle de ce secteur, c’est le prélude à un désastre »

affirme un diplomate de la coalition basé à Erbil.

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