Fdesouche

Derrière le voile rose des rideaux de sa chambre, Hélène a vue sur les platanes de la cour de récréation de son ancienne école maternelle. Des enfants y jouent à la marelle. Le toboggan n’a pas bougé. Hélène a 17 ans. Elle habite avec sa mère, enseignante près de Paris, dans un grand appartement de fonction au premier étage d’une école de briques rouges. Voilà des semaines qu’elle n’est pas sortie de chez elle.

Cinq fois par jour, à heure fixe, elle file dans la salle de bains, enfile une ample combinaison et se prosterne sur son tapis à poils roses pour la prière. Hélène n’a plus d’amis garçons. Elle n’écoute plus de musique. La trousse de maquillage dont elle abusait il y a encore quelques mois a fini à la poubelle. Elle a décroché les photos d’elle et de ses amis qui formaient un grand cœur au-dessus de son lit. Elle s’est acheté deux jilbeb, de longues robes amples couvrant les cheveux et les formes du corps : un noir et un de couleur aubergine.

Cloîtrée dans sa chambre d’enfant, Hélène attend sa majorité : à 18 ans, elle ira au Caire épouser son petit ami égyptien. Elle l’a écrit en lettres capitales en tête de ses vingt-six « grands objectifs » il y a un mois : « A mes 18 ans, mettre de l’argent de côté pour partir vite et pratiquer ma religion. » Les deux amoureux comptent s’installer dans un pays qui respecte la charia pour qu’Hélène réalise son rêve : porter le niqab et être « soumise à son mari », comme elle l’a expliqué à Claire, sa mère….

Source

Merci à renard31

Fdesouche sur les réseaux sociaux