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Quelles sont les faiblesses de l’Éducation nationale? La question se pose chaque année à la rentrée. Voici les vrais chiffres qui permettent de comparer l’école de la République à celle de nos voisins européens. Elle atteint tout juste la moyenne.

De la maternelle à la terminale, près de 13 millions d’élèves sont de retour à l’école. Pour Najat Vallaud-Belkacem, c’est la première rentrée. La toute nouvelle ministre de l’éducation nationale a sans nul doute déjà évalué les forces et les faiblesses du système éducatif français pour répondre aux détracteurs des réformes en cours, notamment la modification des rythmes scolaires.

Comme la ministre, nous avons évalué l’école de la République comparée à celle de nos voisins européens. Avec tout juste la moyenne, les notes de l’école de la république ne sont pas très bonnes, mais ce n’est pas le cancre européen comme que certains l’affirment.

Pour noter le plus objectivement possible l’école nous avons retenus cinq critères significatifs:

  • Le coût de l’éducation pour l’État.
  • Le nombre d’élèves par rapport au nombre de professeurs.
  • Le nombre d’élèves par classe.
  • L’échec scolaire, plus révélateur que le nombre d’élèves ayant le bac ou son équivalent.
  • Le nombre de jours de classe par semaine et d’heures d’enseignement.

L’école en France une école qui coûte cher à l’État?

C’est effectivement le premier poste de dépenses de l’État. Avec un budget de 63,4 milliards, il est cette année encore en hausse de 1,2%.

C’est beaucoup dans l’absolu, mais cela représente, comme aux Pays-Bas, 6,3% du produit intérieur brut. C’est dans la moyenne européenne et c’est légèrement moins que le Royaume-Uni, la Suède et la Finlande qui consacrent 6,5% de leur PIB à l’éducation. A l’inverse, c’est nettement plus que l’Italie avec 4,7% ou l’Espagne avec 5,6%.

Dépenser plus permet-il de réduire le nombre d’élèves par enseignant ?

Pas vraiment. En Italie comme en France il y a à peine plus de 12 élèves par enseignant dans le secondaire, soit 1 de moins qu’en Finlande et 4 de moins qu’au Royaume-Uni et presque 5 de moins qu’aux Pays-Bas.

Mais il ne faut pas confondre nombre d’élève par enseignant et le nombre d’élèves par classe, car de nombreux profs n’enseignent pas. Ils sont en disponibilité, ils administrent les établissements scolaires, ils sont en formation, en congés maladie, ils sont “détachés” auprès de divers organismes, ils inspectent et évaluent leurs collègues, ils sont en poste au ministère.

Les chiffres manquent pour évaluer le nombre de profs sans élèves. Selon rapport parlementaire, il y a une dizaine d’années près de 100 000 enseignants sur moins de 800 000 à l’époque (839 700 à la rentrée 2014) n’enseignaient pas.

Combien y-a-t-il d’élèves par classe en France ?

Dans le public, 19 élèves en lycée professionnel et près de 30 en lycée général et technologique sont attendus cette année scolaire. En maternelle, il y aura 30 enfants par institutrice et dans le primaire, 23 écoliers par classe.

Et cela ne devrait pas vraiment baisser dans les prochaines années malgré la création de 2355 postes cette année dans le premier degré et de 2000 dans le second degré du fait de l’augmentation du nombre d’élèves de 38.000 en trois ans.

Et pour quels résultats ? Combien d’élèves sont en échec scolaire ?

Selon les derniers chiffres connus datant de 2012, le nombre d’élèves ayant quitté l’école avant la fin de leurs études secondaires est de 11,6%.  C’est un peu plus qu’en Allemagne (10,5%) mais nettement plus que les Slovènes qui sont seulement 4,4% d’échec , les Polonais avec 5,7% d’échec, ou encore les Suédois avec 7,5%. A l’inverse, l’échec scolaire atteint des sommets  en Espagne où près d’un jeune sur 4 abandonne ses études avant la fin.

Cinq jours de classe, une exception en Europe ?

Avec la réforme des rythmes scolaires, la France s’aligne sur ses voisins. Avant la réforme, c’était le seul pays d’Europe où les élèves du primaire ne travaillaient que quatre jours. Partout ailleurs, les cours se déroulent déjà sur cinq jours avec le mercredi après-midi de libre.

Et même sur six journées en Italie où beaucoup d’enfants ont cours le samedi matin. De même, avec la réforme, la France rejoint désormais la moyenne européenne pour le nombre annuel de journées où les enfants se rendent à l’école, soit 180 contre seulement 144 avant la réforme.

Mais les enfants français continuent de suivre chaque jour davantage d’heures de cours : plus de 5 heures dans le primaire pour les journées entières contre 4 en moyenne dans l’Union européenne et moins de 3h30 en Allemagne ou en Finlande par exemple. Résultat, malgré des vacances plutôt longues (14 semaines), la France est dans la fourchette haute du nombre annuel d’heures d’enseignement dans le primaire : 923 heures contre 830 en Belgique, 760 en Allemagne et même 624 en Suède.

L’école le mercredi matin permet de mieux étaler les heures de cours dans la semaine. Reste maintenant à mieux étaler dans l’année ces heures de cours en réduisant les vacances et, surtout, diminuer le temps passé en cours pendant la journée. Plus facile à dire qu’à faire dans un pays où le financement des activités peri-scolaires est si problématique !

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