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François Durpaire, historien, et Béatrice Mabilon-Bonfils, sociologue et membre du think tank Différent ! s’interrogent à propos de l’islam : “Les programmes éducatifs sont-ils en phase avec notre société ? “

Dans un rapport diligenté en 2008 par la Halde, Pascal Tisserant et Anne-Lorraine Wagner avaient relevé dans les manuels la présence d’un double stéréotype : l’islam serait une religion étrangère à la France et le port du voile justifierait toutes les formes de rejet.

Le pacte républicain tant commenté par les politiques, produit hégémonique de réduction de l’altérité plutôt que de coexistence pacifique des appartenances, est aujourd’hui confronté à la citoyenneté plurielle de la seconde modernité dans une société pluri-identitaire.

La rentrée scolaire et la nomination d’une nouvelle ministre de l’Éducation, – pour la première fois une femme à ce poste – Najat Vallaud-Belkacem, sont-ils une opportunité pour penser l’école autrement ? La nomination d’une nouvelle ministre, qui fut ministre des droits des femmes peut être une opportunité pour penser les discriminations scolaires ?
Le traitement de l’islam dans les programmes français en est un bon analyseur.
Décrypter les discours collectifs d’une époque et leurs effets sur la subjectivité des individus s’impose. […] Aujourd’hui, celui de la peur et de la menace, réactivées de manière récurrente lors de chaque période historique de crise et de tensions économiques fortes, prendrait-il la forme de l’islamophobie en France comme en Europe ? […]

En travaillant sur l’occurrence “islam” dans ces manuels, nous avons repéré que la figure scolaire du musulman est un étranger, et le plus souvent un islamiste…

En première, dans un manuel, un seul ouvrage est cité en bibliographie “Olivier Roy, Généalogie de l’islamisme, Hachette, 2001”, et les occurrences (par exemple, dans un des manuels, 17 occurrences dont 15 islamisme, et 2 islam dont mourir pour l’islam) sont consacrées aux tours du World Trade Center, aux différents attentats islamistes, Madrid ou à Londres (où les islamistes “choisissent de combattre les armes à la main pour imposer leur conception de Dieu et du monde selon laquelle la mort pour Allah – le martyre – est une bénédiction“) et à l’empire ottoman où “les civils arméniens chrétiens sont victimes de déportations massives“.
D’après le rapport de Martin Niepage, “lors des marches de la mort, les hommes sont systématiquement massacrés et les femmes, violées, sont contraintes d’accepter l’islam. Les vieillards et les enfants meurent de faim ou de maladies“.[…] Le Figaro

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