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Extraits d’un article de Gaidz Minassian sur la désintégration des Etats-nations : «Le monde est désarmé face aux sociétés guerrières». Tous les exemples cités sont des pays musulmans.

Avec qui négocier ? Des leaders djihadistes ? Des chefs terroristes invisibles dont la seule ambition est de briser le système des souverainetés pour créer un «nouveau monde» ? Le système international est désarmé, désemparé, face à la disparition de toutes normes politiques au profit de la norme religieuse.

Le monde vire au gris. De la Mauritanie jusqu’aux confins de la Chine via tout le Moyen-Orient, un épais nuage recouvre lentement mais assurément l’ensemble des Etats. Sur son passage, la tempête gomme les souverainetés, efface les frontières et détruit l’ordre établi.
Jusqu’aux attentats du 11-Septembre, les terrorismes et guérillas qui rongeaient ces sociétés étaient marginalisés, mobilisateurs certes de ressources mais pas vraiment dominants. Une vie normale pouvait s’accomplir à Nouakchott comme à Damas ou encore à Islamabad. Aujourd’hui, le djihadisme s’est diffusé sur l’ensemble du corps social, laissant apparaître des sociétés guerrières solidement établies de la côte ouest de l’Afrique jusqu’aux montagnes d’Asie centrale.

Ce n’est plus l’Etat-nation, même autoritaire, qui est la norme de cet ensemble en pleine déliquescence, mais la religion radicalisée et la violence portée par des sociétés dépourvues de tout autre mode de régulation.

Le syndrome afghan, cet Etat en guerre quasi permanente depuis près de quatre décennies, a proliféré tel un virus foudroyant entraînant dans son sillage la déconstruction de l’Etat. On a cru pendant longtemps que le reste du monde était à l’abri de ce vieux conflit lié à la guerre froide. A tort. Petit à petit, le modèle de la société djihadiste ou guerrière a contaminé l’Etat-nation là où il montrait de forts signes de vulnérabilité. […] Le Monde

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