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(Traduction libre réalisée par Fortune)
En 2007, l’État islamique d’Irak était considéré comme «le plus riche des groupes d’insurgés» en Irak, avec 1 milliard à 1,5 milliards de dollars “de recettes grâce à des dons étrangers, une fiscalité appliquée et la confiscation de biens et de fonds Irakiens.” Mais l’irruption des États-Unis et les faux-pas de l’EI ont endommagé de façon significative la capacité du groupe djihadiste à lever des fonds.

Sept ans et trois acronymes plus tard, l’EI a amassé près de 2 milliards de dollars et a pris le contrôle de vastes portions de territoire dans le nord de l’Irak, y compris Mossoul et 35 pour cent de la Syrie.

Le redressement financier de l’EI a été marqué par un léger glissement. S’appuyant, depuis le départ des troupes américaines en 2011, davantage sur l’amélioration de la gestion organisationnelle et financière par le chef et calife auto-proclamé de l’EI, Abou Bakr al-Baghdadi que sur les réseaux locaux d’extorsions  (bien que ceux-ci soient toujours actifs).

Les éléments les plus importants du financement de l’EI sont constitués de la sadaqa (dons volontaires) des bailleurs de fonds arabes du Golfe; de la vente et des taxes perçues sur la ventes du pétrole issue des champs sous son contrôle; et de de manière croissante, par l’argent issue du contrôle des infrastructures clés.

Voici un aperçu des principaux canaux de financement de ISIS:
Donateurs privés :
Bailleurs de fonds et combattants saoudiens.
Donateurs et grands contributeurs Qatari (voir ici, ici et ici)
Collecteurs de fonds koweïtiens
Bailleurs de fonds en provenance des Émirats Arabes Unis
Autres dons à travers le monde, y compris l’Indonésie.
La collecte des fonds est facilitée par des méthodes de marketing modernes :
Publication d’un rapport annuel brillant pour attirer des «investisseurs».
Utilisation accrue des médias sociaux pour recueillir des fonds.
Pétrole :
L’EI contrôle 60 % du pétrole syrien, y compris le lucratif complexe Omar.
En Irak, il contrôle les champs de Butmah et Ain Zala, la raffinerie de Baiji, et les ressources en gaz et pétrole d’Ajeel dans le nord de l’Irak.
L’EI en vend une partie au marché noir à la Turquie, à l’Iran et à la Syrie elle-même.
Les estimations de ces divers revenus sont de 1 million à 3 $ par jour.
Barrages :
En plus du pétrole, le contrôle d’infrastructures clé tels que les barrages de Mossoul, Falloujah, et Tabqa forment une source de revenus potentiels de plus en plus important pour l’EI.
Le professeur Ariel Ahram note que c”est déjà le cas à Tabqa, où l’EI s’est investit dans la vente d’électricité.
Tim Arango, du New York Times affirme que la possession du barrage de Mossoul pourrait permettre à l’EI de poursuivre ses opération grâce à un programmes d’extorsions

Autres sources :

L’EI s’est emparé d’armes dans les dépôts irakiens, y compris des armes américaines fournies aux forces irakiennes, ainsi que des armes de contrebande en provenance de Turquie et de Croatie.
Argent provenant des rançons, une pratique traditionnelle de l’EI.
La contrebande d’antiquités.
Incidemment, les pays du Golfe en font assez peu pour réduire le flux des dons à l’EI, soit parce qu’ils veulent un État sunnite indépendant, séparé de l’Irak ou par ce qu’ils veulent remplacer dans la gouvernance de l’Irak, les chiites par des sunnites. Washington devrait désigner l’Arabie saoudite et le Qatar comme les États bailleurs du terrorisme, pour des raisons diplomatique, il ne le fera pas.

Sans une interdiction des dons et de la contrebande de pétrole, les frappes aériennes américaines auront un effet limité sur les coffres de l’État islamique.

Moneyjihad

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