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C’est le chiffre avancé par le syndicat de police Alliance, qui évoque “une pression migratoire exceptionnelle”. Sa délégation nationale venue jeudi a trouvé des policiers à bout de souffle

De Menton à Calais, la vague migratoire observée depuis le printemps dernier ne tarit pas. Et les forces de l’ordre sont en surchauffe. Semaine après semaine, la police aux frontières (PAF) fait face à l’arrivée de centaines de clandestins, issus de la Corne de l’Afrique pour la plupart, qui arrivent d’Italie via les Alpes-Maritimes. Du jamais-vu depuis la révolution tunisienne de 2011.

Pour mesurer l’ampleur du phénomène et le moral des troupes, une délégation du syndicat Alliance-police nationale a inspecté, jeudi, le dispositif de contrôle mis en place à Menton, la Turbie et Nice. Comme ses homologues du syndicat Unité-SGP, Benoît Lecomte, secrétaire national adjoint d’Alliance, tire la sonnette d’alarme.

Quel est le sens de votre visite sur la Côte d’Azur ?
Je suis venu à la suite d’une situation qui dure depuis fin mars-début avril, où la région subit une pression migratoire exceptionnelle. Cela engendre de gros problèmes d’ordre public – les migrants dorment dans les gares, empruntent les trains… – et d’hygiène, avec la phobie de virus type Ebola. À la mi-juin, on recensait 6 000 interpellations, et on est sans doute aujourd’hui à plus de 10 000 rien que pour Menton et Nice ! C’est bien plus qu’en 2011. C’est une charge de travail supplémentaire pour des collègues qui sont à bout.

La PAF a pourtant été renforcée par des CRS et des gendarmes mobiles ?
Il y a eu des renforts certes. Mais ce travail est totalement démotivant. Quand on interpelle des étrangers en situation irrégulière, soit on les reconduit à la frontière et ils repassent ensuite, soit on ne peut même pas les remettre à l’Italie, faute de preuve de leur passage là-bas ! Désormais, ils le savent et déchirent leurs tickets de train, si bien qu’on n’a plus de preuve… Et pendant ce temps-là, toutes les autres enquêtes sont laissés en suspens.

Mais la France n’est pas la destination finale de la plupart des migrants…
Ils sont en transit, leur souhait n’est pas de rester. Pour eux, l’eldorado est l’Allemagne ou l’Angleterre. Pour autant, la consigne n’est pas de laisser la porte grande ouverte ! À Calais, la situation qui en découle est catastrophique. Paradoxalement, il aurait fallu maintenir Sangatte. La jungle a été démantelée, mais les squats subsistent. Et la nouveauté, c’est qu’ils se battent entre eux…
Cette vague migratoire reste-t-elle à dominante érythréenne ?
Ils sont souvent Erythréens, Soudanais, Syriens… Et on s’attend à l’arrivée des populations chrétiennes d’Irak. Ce qui est très inquiétant, c’est que l’on estime à 900 000 le nombre d’Africains susceptibles de vouloir gagner la France.

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