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Le curé des paroisses de la vallée de Lota s’oppose à la tenue de concerts dans son église de Miomo. Une position qui n’est pas du goût des maires des communes concernées qui réclament son départ.

Cela pourrait être un remake d’un épisode de Don Camillo. Dans le Cap Corse, à Santa Maria et San Martino di Lota, les deux maires Guy Armanet et Jacky Padovani, qui sont loin du personnage de Peppone, n’ont jamais été hostiles à l’Église. Bien au contraire. Ils se retrouvent pourtant confrontés à la rigueur et à l’entêtement du curé polonais de leurs paroisses : le père Joseph Kordek. La mésentente entre les hommes politiques et le ministre du culte dure quasiment depuis l’arrivée du prêtre sur le territoire de la Pieve de Lota, il y a plus de trois ans.

Mais la goutte d’eau qui vient de faire déborder le calice, c’est le refus de l’abbé Joseph Kordek d’autoriser la tenue d’un concert en l’église Saint-Théophile de Miomo. La municipalité avait pourtant organisé le spectacle du groupe polyphonique L’Alba au sein de l’édifice religieux. Il devait se tenir hier soir. Notons que cette formation se produit depuis des années dans toutes les églises de Corse.

« Je n’accepterai pas les pressions »

La décision du curé a été communiquée le 11 août à Guy Armanet, le maire de Santa Maria di Lota. Le Père Kordek indique : « Je n’accepte pas le concert à l’église paroissiale de Miomo dont vous m’avez parlé. Je n’accepterai pas non plus, toutes les formes de pressions et d’impositions. J’espère qu’après votre conversation du 8 août avec le vicaire général d’Ajaccio, vous reconnaîtrez que seul le curé peut librement organiser toutes les activités dans les églises et les chapelles ». (…)

« Ce prêtre bafoue nos traditions »

Guy Armanet n’a pas caché sa colère face à l’obstination du Père Kordek. « Ce prêtre bafoue nos traditions. Il ne nous respecte pas. Il ne veut rien connaître et comprendre à notre culture. L’an dernier, à Mandriale, dans la plus ancienne église de la Pieve, il a jeté à terre les pulezulle,(objets en palme tressés lors de la Semaine Sainte) sous prétexte qu’il s’agissait de signes païens. Cela aurait pu très mal se terminer parce que ces pulezulle avaient été réalisées par des personnes décédées. Les hommes du village ont très mal réagi et ont failli en venir aux mains avec lui. L’an dernier, il a aussi fait payer 100 euros le dépôt d’un corps dans l’église de Miomo. Chose qui ne s’est jamais produite depuis que l’église a été construite. Ce sont des attitudes irrespectueuses. Il piétine la mémoire du Père Augustin qui est à l’origine de la construction de l’église de Miomo. Il faut que cela cesse. Maintenant, il refuse la tenue d’un concert et écrit ce courrier dans lequel il nous menace presque. C’est inadmissible. Il y a une violence terrible dans ses actes et ses prises de position. Il faut qu’il sache que nous allons demander, avec Jacky Padovani, son départ. Le maire de San Martino di Lota a, lui aussi, été confronté au même problème l’année dernière. À compter de ce jour, les groupes polyphoniques seront désormais les bienvenus dans les églises de Santa Maria di Lota. Nous nous passerons de l’avis du Père Kordek s’il est toujours en poste. Les paghjelle font partie de notre culture et ont leur place dans nos édifices religieux. » Pour sa part, le Père Joseph Kordek n’a pas souhaité s’exprimer. Il a seulement déclaré « que les paroissiens de Miomo connaissaient la vérité ».

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