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Installé en Syrie et en Irak, l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL) a annoncé la mort d’un jeune Tourquennois à Al-Anbar.

S’informer sur les combats en Syrie et en Irak c’est s’enfoncer insidieusement dans la guerre et ses horreurs, ses exactions, ses vidéos de décapitation, ses photos de têtes enlevées des corps de soldats et posées sur des check-points, au milieu de landes désertiques. Il y a aussi ces exécutions en masse de combattants dont on ne sait trop de quel bord ils sont, tête bêches et yeux bandés. En libre-service sur les réseaux sociaux. Tout y est.
Mais s’informer sur cette guerre c’est aussi se confronter à énormément de difficultés pour recouper une information fiable.

Tout débute mardi matin avec le message d’un journaliste de RFI actuellement en République centrafricaine. Un ponte des milieux djihadistes, auteur d’un livre extrêmement bien documenté et suivi sur les réseaux sociaux par de nombreux jeunes Français partis combattre en Syrie. Il évoque la mort, en Irak, de deux Français : un Lyonnais et Abu Omar, « un jeune Roubaisien âgé de 19 ans ». Aucune information officielle. Seulement des membres de l’État islamique (EI) qui annoncent leurs décès sur des réseaux parallèles.
Un important jeu de pistes débute. Mail au ministère des Affaires étrangères qui ne daigne même pas nous répondre. Le parquet de Lille, de son côté, est bien incapable de nous confirmer cette information. « Dans ce genre d’affaires, nous sommes bien souvent prévenus en dernier, ironise Pascal Marconville, procureur-adjoint. C’est d’ailleurs par vous que nous l’apprenons. Nous intervenons en dernier, le plus souvent quand il s’agit de gérer les permis d’inhumer ». Même son de cloche du côté des commissariats de police de Roubaix ou de Tourcoing. « On ne sait rien », lâche un policier. Idem en mairie.
D’habitude, les forces de l’ordre sont averties « pour information », par la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI). Ce fut le cas lorsque Sofiane, un jeune Roubaisien, avait perdu la vie en Syrie.
Aucune information au niveau local
Au niveau local, l’information ne s’est pas encore répandue parmi les fidèles musulmans. Une rumeur néanmoins : le jeune homme serait d’origine turque. « Il aurait un proche à Roubaix mais toute sa famille serait originaire de Tourcoing », explique un membre de la communauté. Une origine qui confirme pour la première fois un nom de combattant donné sous cape : « Il se faisait appeler Abu Omar al Turqui », nous explique un proche de l’EI, l’État islamique.
Finalement, jeudi soir, un jeune homme accepte de nous parler. Il s’agit d’un jeune Français qui se dit membre de la katiba (une brigade) du Tourquennois. Sous couvert d’anonymat, il confirme qu’il est bien mort au combat le 31 juillet dernier sans toutefois pouvoir nous apporter de preuves formelles.

Selon lui Abu Omar est mort « comme un lion », lors de combats en Irak, à Al-Anbar. D’ailleurs, les médias locaux et agences de presse islamiques parlent de cette bataille comme d’une véritable hécatombe. « Encerclé dans le Niddam par des soldats kurdes ou irakiens, il a été grièvement blessé par des tirs de RPG des forces pro-gouvernementales », précise une autre source.

(…) Nord Eclair

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