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L’ambiance tendue pour le personnel s’est aggravée dans deux des trois piscines de l’agglomération où des demandes singulières viennent d’être formulées.

Alors que l’agent de sécurité, blessé voici une semaine, risque de garder d’importantes séquelles au niveau de l’œil, la tension entre certains usagers et le personnel de la piscine Régis-Fermier ne s’est pas atténuée (L’union de mercredi). Elle est même montée d’un cran en fin de semaine sur un tout autre registre.
Jeudi, dans l’après-midi, une requête particulière a été formulée à la direction de la piscine mengeotte. Pour que les incivilités ne s’y produisent plus, « un homme, qui s’est annoncé comme le représentant des jeunes qui posent problème » selon la direction de Régis-Fermier a demandé s’il était possible de réaliser quelques entorses au règlement.

En clair, qu’on laisse les jeunes qui le demandent entrer en short. « Selon lui, les tensions pourraient disparaître s’il y avait un assouplissement des règles pour certains mais également si l’un des agents de sécurité pouvait être remplacé par un représentant de la communauté maghrébine choisi par eux-mêmes », s’étonne la responsable de Régis-Fermier.

Loi de 2010

Toujours selon le personnel, il a aussi été demandé de réfléchir à laisser entrer des mères de famille en robe, c’est-à-dire en djellaba, au bord du bassin… La motivation : avec le règlement, des musulmans sont exclus des piscines. Une exception sur le voile a également été formulée. « Là c’est la loi de 2010 interdisant tout signe religieux dans les lieux publics que nous avons dû rappeler », tranche la directrice générale adjointe de la communauté d’agglomération de Châlons. « Ce n’est pas la première fois que des demandes de ce genre sont formulées. Ce qui nous a choqués, c’est que face à notre refus, des menaces ont été lancées, du chantage a été tenté. En clair, il ne faudra pas s’étonner si les tensions montent avec les jeunes dans les piscines… »

Pour elle, il est évident que le règlement reste le même pour tous. « C’est une question de respect de tous. Ces règles se retrouvent dans d’autres piscines de la région et de France. Elles sont établies pour une question d’hygiène et de sécurité. Elles sont faites pour être appliquées. L’agence régionale de santé nous demande des comptes. Entrer avec des vêtements à la piscine, se baigner avec des shorts augmentent considérablement le nombre de bactéries dans l’eau. »
Ce n’est pas la première tentative de communautarisme dans la piscine. L’an dernier, face à la pression de certaines femmes, la direction de Régis Fermier avait accepté qu’elles restent en djellaba au bord du bassin. « Nous leur demandions d’en apporter une propre qu’elles devaient nous montrer à l’entrée. Elles devaient se changer dans les cabines. Seulement très vite beaucoup ne se changeaient pas, n’ont pas joué le jeu. Pire elles entraient dans l’eau avec en trempant leurs jambes. Nous avons dû dire stop. » D’autant plus que certains usagers ne comprenaient pas pourquoi eux-mêmes ne pouvaient pas rentrer eux aussi habillés… Autre tentative, lors d’une réunion de quartier en janvier, dans le quartier Frison-gare, un homme avait demandé si des créneaux seraient réservés aux femmes au futur pôle aquatique qui doit voir le jour en 2016. Benoist Apparu avait clairement répondu « non ».
Un personnel « très marqué »

Pour rappel, depuis le début de l’été une vingtaine de jeunes pollue l’ambiance au sein de ces deux piscines, ne souhaitant pas porter de maillot de bain mais plutôt un short alors que ce dernier est interdit. Les élus ont pris des mesures d’interdiction de piscine par le biais d’un arrêté. Mais beaucoup l’outrepassent en sautant au-dessus des haies, en forçant l’entrée. Le tout sur fond d’échanges très houleux. Sans compter des attitudes au sein du bassin qui empêchent d’autres usagers de profiter des lieux. Les insultes volent régulièrement, les menaces aussi. « Au point que notre personnel commence à être très marqué. Nous sommes aujourd’hui à deux doigts du droit de retrait. Nous les soutenons pleinement et nous sommes très inquiets pour eux. L’un d’eux est à l’arrêt ». À défaut de personnel suffisant, les piscines pourraient finir par fermer. Des événements qui s’enchaînent après un pic de violence survenu en milieu de semaine dernière. Au domicile de l’un des agents de sécurité, un jeune Mengeot est venu régler ses comptes après une séance de piscine. Aujourd’hui, le gardien de sécurité risque de perdre son œil. L’auteur présumé des faits a bien été identifié, arrêté et entendu. Il sera jugé en octobre.

L’Union

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