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Ils ont tout perdu, sauf la vie. Dans cet Irak transformé en enfer sur terre depuis onze ans, les chrétiens de Mossoul sont vivants, presque soulagés d’être condamnés à l’errance et à l’exil. A l’église syriaque orthodoxe Oum Nour (« Mère de lumière ») d’Erbil, dix-huit familles s’entassent dans le sous-sol, aménagé en camp de réfugiés.
Tous racontent, à propos de l’Etat islamique, qui a proclamé un « califat » sur les territoires conquis en Irak et en Syrie, la même histoire. Ce n’est pas du chaos. C’est le récit d’une organisation froide et implacable.

« Pendant trois semaines, les hommes de Da’ech ne se sont pas préoccupés de nous. Ils ne s’attaquaient qu’aux soldats, policiers et fonctionnaires chiites. Nous vivions discrètement », raconte un homme.

La situation change le 16 juillet. Le soir, les djihadistes rendent visite à chaque famille chrétienne. « Ils ont dessiné un “N” dans un cercle, à la peinture rouge, sur chaque maison », témoignent les réfugiés. « N » pour « nassarah », nom utilisé pour désigner les chrétiens dans le Coran. « Ils ont demandé les numéros de téléphone de chaque famille et dit qu’il ne fallait pas hésiter à les appeler en cas de problème, raconte un vieil homme. J’ai cru qu’ils allaient nous protéger. » […]

Les chrétiens de Mossoul affirment qu’ils n’ont aucun espoir de rentrer chez eux. Les autorités kurdes les aident à s’installer à Antawa, le quartier chrétien d’Erbil, et dans les villages chrétiens de la région. Beaucoup songent à l’exil à l’étranger, à l’instar de 400 000 chrétiens déjà partis d’Irak depuis dix ans. […]

Le Monde (Merci à Lilib)

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