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Lors d’une récente séance de questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian répondant au député Philippe Meunier sur le renouvellement des fusils d’assaut des forces françaises (le fameux FAMAS), a affirmé que « les entreprises françaises capables de produire directement ce type d’armement il y a une quinzaine d’années ne le font plus ou ont été fermées (comme la Manufacture d’armes de Saint-Étienne) » et que, donc, « il n’y a plus en France ce type d’activités ».

Ce n’est toutefois pas l’avis de l’armurier Verney-Carron, un fabricant de fusils de chasse depuis 1650, installé à Saint-Etienne. Selon le quotidien Le Progrès, cette entreprise souhaite participer à l’appel d’offres lancé au niveau européen par la Direction générale de l’armement (DGA) visant à acquérir « environ 90.000 Armes Individuelles Futures (version standard et version courte) destinées à remplacer les FAMAS en service ». Et de promettre une centaine d’embauches et des fusils fabriqués en France si elle devait être désignée.

Seulement, il se pose un obstacle de taille : son chiffre d’affaires (12 millions d’euros), qui est insuffisant pour permettre à l’armurier stéphanois de faire acte de candidature. La DGA exige en effet un fournisseur aux reins solides, ayant un chiffre d’affaires supérieur ou égal à 80 millions d’euros.

Qui plus est, elle demande également aux prétendants qu’ils ont la capacité de « fournir des fusils d’assaut en communiquant la liste et les modèles des fusils d’assaut livrés au cours des trois dernières années avec leurs principales caractéristiques » ou qu’il détiennent des « moyens d’études, de production, et d’essais, permettant l’adaptation et la fabrication de fusils d’assaut en fournissant un descriptif de l’ensemble des moyens ».

Du coup, les chances de Verney-Carron sont inexistantes… Pour autant, une entreprise française pourrait quand même profiter du renouvellement des FAMAS. En effet, indique Le Progrès, l’armurier Humbert, établi à Veauche (Loire), est sur les rangs.

Filiale, depuis 2001, de l’italien Beretta, l’entreprise a déposé son dossier, en proposant le fusil ARX-160. L’arme, développée en 2008, ne serait pas produite en France mais sa maintenance pourrait être assurée par Humbert. « La durée de vie d’un fusil de ce type varie entre vingt-cinq et trente-cinq », a expliqué, au quotidien local, Pierrick Mazodier, son directeur général. « Durant cette période, le suivi technique, les modifications et les réparations seraient assurés à Veauche. Ce sont plus de cinq cents emplois directs ou indirects qui seraient alors créés dans le bassin stéphanois », a-t-il ajouté.

Enfin, le groupe français Thales, via sa filiale australienne, devrait soumettre le fusil d’assaut F-90, qu’il avait présenté lors de l’édition 2012 du salon Eurosatory. « En coopération avec la société autrichienne Steyr Mannlicher, Thales poursuivra des opportunités spécifiques, comme le projet de remplacement du FAMAS avec la DGA, en faisant appel à l’expérience et aux installations de pointe du fabricant autrichien », avait indiqué, à l’époque, l’industriel.

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