Fdesouche

L’arrivée du nouveau directeur de l’Opéra de Paris, Stéphane Lissner, entraîne des évictions soldées par de colossales indemnités. Un tel gâchis témoigne des outrances d’un établissement culturel où règne le bon plaisir, à l’heure des restrictions et des privations…

Notes salées à l’Opéra national de Paris. Les experts du comité d’entreprise de cet établissement public industriel et commercial ont livré des chiffres effarants dans leur rapport confidentiel remis jeudi 19 juin : des indemnités de départ à hauteur de 1,8 million d’euros devront être versées aux cadres dont entend se débarrasser la nouvelle puissance du cru, Stéphane Lissner. Une telle prodigalité – avec l’argent public – pourrait atteindre les 2,7 millions d’euros, toujours selon les experts du CE de l’Opéra, si M. Lissner décidait d’avoir la main plus lourde en lançant une seconde charrette de personnels condamnés à ne point travailler sous sa haute férule…

Contacté par Mediapart, Christophe Tardieu, actuel directeur général adjoint des lieux (Bastille, Garnier, ateliers Berthier, école de danse : 1 600 salariés en tout), se refuse à confirmer, infirmer ou commenter ces sommes, qui font figure de gabegie très parisienne dans un paysage culturel sinistré. Il affirme toutefois qu’une telle situation, « sans porter un jugement de valeur en l’espèce, est relativement classique à chaque fin du mandat d’un directeur, qui entraîne le départ de proches collaborateurs ». Faux, rétorquent plusieurs sources en interne : le “coût de la transition”, suite au désengagement de Gérard Mortier en 2009, n’a pas donné lieu à semblable dilapidation. De toute façon, relativise M. Tardieu : « Les conséquences financières sont liées à l’application du droit du travail. » Effectivement, il n’est pas encore permis, sans bourse délier, de se débarrasser contre leur gré de personnels chevronnés n’ayant pas démérité. Alors M. Tardieu de glisser, avec l’art de se couvrir : « De telles transactions sont approuvées aussi bien par le conseil d’administration que par la tutelle. »

Suite sur article offert de Médiapart

Fdesouche sur les réseaux sociaux