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Le choix de la mairie de Paris de ne pas installer d’écrans géants, en dépit de l’enthousiasme né de la victoire des Bleus, révèle la faille qui se creuse entre la capitale et la banlieue.

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Alors qu’à Londres, Madrid, Berlin et Turin, les supporters peuvent se rassembler devant des écrans géants pour soutenir leur équipe, les Français n’ont pas cette chance. La mairie de Paris ne mettra en place aucun dispositif particulier avant les huitièmes de finale. Moins anecdotique qu’il n’y paraît, cette décision est en réalité un symbole lourd de sens qu’il convient d’analyser.

L’Etat, trop faible, n’a plus les moyens d’assurer la sécurité «pour tous». A Creil, un bus a été caillassé après la défaite de l’Algérie face à la Belgique. Il ne passait ni par le Trocadéro, ni par les Champs-Elysées, il n’y a eu personne pour s’en soucier.

Elle révèle la nouvelle géographie sociale qui se dessine, la faille qui se creuse entre les grandes métropoles et la périphérie, et à travers elle entre les élites et le peuple.

L’excuse de la «vigilance budgétaire» avancée par l’équipe d’Anne Hidalgo masque en effet assez mal la volonté parisienne de se protéger d’une jeunesse de banlieue qui pourrait profiter des matchs pour venir «fêter» les victoires ou les défaites dans le centre-ville de la capitale. […]

Ceux qui subissent les violences sont priés de ravaler leur dignité ou de s’exiler toujours plus loin, assignés à résidence dans des banlieues pavillonnaires reculée ou des territoires ruraux isolés.

Cette fois tout a été prévu. Pas d’écrans géants donc et un dispositif de sécurité renforcé. «Je ferais de Paris la capitale de l’égalité» avait déclaré Anne Hidalgo peu après son élection. Certes, mais pour le nouveau maire socialiste, l’égalité s’arrête au niveau du périph. De l’autre côté, les voitures peuvent brûler, les gens se faire agresser, les commerces vandaliser. Tant que cela ne se voit pas trop, on détourne le regard et on laisse faire. Ceux qui subissent les violences sont priés de ravaler leur dignité ou de s’exiler toujours plus loin, assignés à résidence dans des banlieues pavillonnaires reculées ou des territoires ruraux isolés. […]

Le Figaro

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