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[Extraits] [Article de Mouloud Akkouche]

A une époque, la jeunesse emmerdait le Front National. Aujourd’hui, un tiers des jeunes électeurs votent pour lui. “Et les autres sont aussi pourris et cons !” m’affirment, sans se concerter, plusieurs amis – quinquas et sexagénaires – vivant dans des quartiers très populaires de la banlieue Est de Paris.

« Ils pissent dans les ascenseurs, crament des bagnoles, voilent la face de leur épouse… Les jeunes Gaulois convertis sont pires que les “salafistes de souche”. »

« Ça devient l’enfer de vivre dans les cités, surtout si tu aimes bien porter des jupes, boire un coup de rouge, être athée ou agnostique, coucher avec qui tu veux… Faut que je me casse d’ici ! »

Bien sûr, j’essaie d’argumenter […] Mes arguments ne font pas le poids face à la réalité dont ils parlent. Une réalité vécue quotidiennement. (…) Leur tolérance, sans doute à cause de l’âge mais aussi de l’usure nerveuse, s’essouffle. Ils sont fatigués de lutter.

Aujourd’hui, un certain nombre d’ habitants qui aiment leur quartier de banlieue se sentent contraints de plier bagages. Un départ lié à une paupérisation grandissante, l’implantation de communautarismes, la haine à tous les étages… (…)

Si nos quinquas et sexagénaires, élevés et vivant encore dans des quartiers populaires, décident de claquer la porte d’une ville qu’ils aiment, c’est que le problème est à arrivé à un point culminant.

Rue 89

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