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Une danseuse comparaissait ce lundi devant le tribunal correctionnel de Nantes pour avoir dansé nue sur l’autel de la chapelle Saint-Pierre de Mahalon (Finistère), en juillet 2009. Les évêques français ont voulu y voir des «injures publiques» contre les catholiques.

A l’époque, Corinne Duval, 35 ans, s’y produisait pour le vernissage du festival d’art contemporain Arts à la pointe, qui avait alors investi une dizaine d’édifices religieux du cap Sizun.
Le spectacle avait ainsi conduit les organisateurs à redécorer la chapelle sur le thème de l’enfermement, avec des fils barbelés, un vrai-faux check point et une caméra de vidéosurveillance… […] Les organisateurs du spectacle ont été les premiers surpris de ce strip-tease intégral : Corinne Duval ne les avait pas prévenus. «On m’avait donné une sorte de carte blanche, je n’avais pas de restriction dans l’usage de l’espace, se défend la chorégraphe. Pour moi, c’était très clair que j’évoluais dans un cadre strictement artistique.» L’évêque de Quimper, lui, est convaincu que l’artiste a caché ses véritables intentions : elle aurait demandé la veille à ce qu’il n’y ait «ni nappe, ni fleurs» sur l’autel… […] «Pour elle, c’était un objet de décor, et non cultuel, rétorque son avocate rennaise. Elle le voyait comme une simple table, un élément scénographique.» Sa cliente – une mère de deux enfants «elle-même de religion catholique» – n’a ainsi jamais voulu choquer qui que ce soit, à l’en croire. «Son seul leitmotiv, dans ce qu’elle fait, c’est l’art», affirme Me Elodie Brault.
«Se mettre nue sur un autel, sur quelque chose qui est sacré pour les catholiques, voilà où est l’injure, voilà où est l’offense», martèle de son côté l’avocat de partie civile, l’association Croyances et libertés, fondée par le cardinal Jean-Marie Lustiger pour défendre les intérêts de l’épiscopat français. Celle-ci réclame un euro symbolique de dommages et intérêts, en réparation du «préjudice moral» de la communauté catholique. «Votre décision est très attendue, ajoute-t-il à l’attention du tribunal. Si on peut danser et se mettre nu dans les églises, alors il y a là la transgression d’un interdit qui est vraiment fondamental.»
Libération

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