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Comment appliquer la loi sans exclure ? Une trentaine de chefs d’établissements des quartiers Nord de Marseille cogitent pour trouver des «compromis». .
Extraits de la circulaire N°2004-084 du 18-5-2004 JO du 22-5-2004
Les signes et tenues qui sont interdits sont ceux dont le port conduit à se faire immédiatement reconnaître par son appartenance religieuse tels que le voile islamique, quel que soit le nom qu’on lui donne, la kippa ou une croix de dimension manifestement excessive. La loi est rédigée de manière à pouvoir s’appliquer à toutes les religions et de manière à répondre à l’apparition de nouveaux signes, voire à d’éventuelles tentatives de contournement de la loi.
La loi ne remet pas en cause le droit des élèves de porter des signes religieux discrets.
Elle n’interdit pas les accessoires et les tenues qui sont portés communément par des élèves en dehors de toute signification religieuse. En revanche, la loi interdit à un élève de se prévaloir du caractère religieux qu’il y attacherait, par exemple, pour refuser de se conformer aux règles applicables à la tenue des élèves dans l’établissement.

La question des jeunes filles presque intégralement voilées intrigue et, oui, en inquiète certains. «Cela semble indiquer une radicalité qui me met très mal à l’aise», convient ainsi Thierry, jeune prof à Malpassé (13e). Prof de français, Sophie renchérit : «Cela nous force à aborder des questions sur lesquelles on a des avis très tranchés, c’est dur de conserver une neutralité d’enseignant.»

À travers la vitre de la loge, ce n’est pas la concierge que Sabrina regarde. Mais son propre reflet, en train d’accomplir ce geste qu’elle répète chaque matin avant d’entrer au lycée professionnel de la Calade (15e) : délicatement, repousser le long voile brun -le jilbeb- qui l’enveloppe tout entière, révéler sa chevelure et sa silhouette. Et prendre sa place, pour la journée, dans la communauté scolaire. Le soir, c’est ici aussi que la jeune fille se recouvrira avant de rentrer chez elle. «Ça ne me dérange pas, sauf si un garçon me regarde, sourit Sabrina, 18 ans. Me voiler, c’est mon choix, même ma famille est contre : mais ici, c’est laïc, il faut savoir s’adapter, être intelligent. » La religion a pris depuis deux ans une «grande importance» dans sa vie ; mais ses études aussi : Sabrina se prépare à être hôtesse d’accueil. […] Postée devant le portail de la Calade, Blandine, surveillante, veille justement à ce que chacun des 450 élèves se conforme au principe de laïcité : «em>Il n’y a pas de heurts, observe la jeune femme, mais parfois des questions : ‘Pourquoi ma jupe longue pose problème alors que sa mini-jupe, non ?’ »
Sur la quinzaine de jeunes filles voilées que compte l’établissement, une poignée se présente vêtues du hijeb mais aussi de la tunique et de la très longue jupe, noire ou marron. C’est récent : « On le voit depuis un an je pense», note Marie-Pierre Van Huffel, le proviseur du LEP.[…] La Provence (Merci à Lilib)

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