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Tout a commencé en 2003, lorsque Jay et Chantal souffraient tous les deux de problèmes de santé non expliqués. Au bout de quelques temps, ils finissent par comprendre que leurs maux sont liés à la mauvaise qualité de l’air intérieur de leur logement, intoxiqué par des moisissures.

Après une inspection des lieux par des experts, on demande au couple de quitter l’appartement immédiatement, tant l’air qu’ils respirent est malsain.On réalise alors l’importance de regarder notre environnement de plus près” explique Jay, d’autant plus qu’à ce moment-là, Chantal est enceinte de 8 mois. Ils sont particulièrement vigilants et s’informent sur l’impact de l’exposition à différentes toxines.

C’est au cours de ces recherches qu’ils prennent conscience de la nocivité du plastique et décident de bannir ceux qui pourraient être en contact avec l’alimentation.

Les dangers du plastique pour la santé

Comme m’en informe Jay, les plastiques communs sont classifiés en 7 catégories et alors que la recherche sur la toxicité du plastique des catégories 2, 4 et 5 est encore en cours, ceux des catégories 1, 3, 6 et certains n°7 ont été reconnus comme étant néfastes pour la santé.

Le Polytéréphtalate d’éthylène (PET- catégorie 1) dégage du trioxide d’antimoine, un composé inorganique provoquant des irritations respiratoires et cutanées ainsi que de l’accroissement du risque de fausses-couches et de problèmes liés aux menstruations et le ralentissement du développement des enfants de moins d’un an.

Le PET se trouve notamment dans les bouteilles de boissons gazeuses, de jus, de vinaigrette, et de produits pour bains de bouche.

Le Polychlorure de vinyl (PVC- catégorie 3) est considéré comme l’un des matériaux les plus toxiques. Les phthalates (le DEHP ou le BBzP) utilisés comme plastifiant sont des perturbateurs endocriniens imitant l’œstrogène.

Ils déclenchent également des crises d’asthme, des réactions allergiques et sont associés aux problèmes de cancer, de foie, de rein, de rate, d’os et de poids. Le PVC se trouve entre autres dans les jouets, les emballages en plastique transparents, le film étirable, les bouteilles de boissons et d’huile.

Le Polystyrène (PS- catégorie 6) contient du styrène, un autre perturbateur endocrinien qui peut affecter la reproduction et le développement. Une exposition a long-terme peut également avoir un impact sur le cerveau et le système nerveux et des effets irréversibles sur les globules rouges, le foie, les reins et l’estomac.

Le Polystyrène se trouve dans les emballages en styrofoam généralement utilisés pour les œufs, les couverts jetables et les boîtes de plats à emporter.

Le Polycarbonate (PC) fait partie de la catégorie 7 (constituée de tous les plastiques qui ne rentrent dans aucun autre groupe) dont certains moins nocifs que d’autres. Le polycarbonate fait partie des plus dangereux puisqu’il contient du Bisphenol A (BPA).

Ce plastifiant peut endommager les ovaires, diminuer la production de sperme, augmenter les risques de fausses-couches et entraîne l’arrivée précoce de la puberté chez les filles. Le Polycarbonate se trouve dans les biberons, les verres jetables, les bouteilles d’eau, les réservoirs des fontaines à eau, la pellicule protectrice des boîtes de conserve, certaines bouteilles de jus et de ketchup.

Les législations

Malgré les risques reconnus de ces différents plastiques, on les retrouve dans d’innombrables objets du quotidien. “C’est surprenant que le PVC, soit utilisé pour les jeux d’enfants alors qu’il est encore plus toxique que le BPA!” s’exclame Jay. Le BPA a quant a lui été banni des biberons pour la première fois en 2008, au Canada, puis en 2010, en France.

L’Hexagone est également en voie vers l’interdiction complète de l’usage du BPA dans les emballages alimentaires. En effet, depuis le 1er janvier 2013, tous les produits destinés aux enfants en bas âge contenant du BPA ont été suspendus. D’ici 2015, aucun emballage alimentaire ne devrait contenir du BPA en France.

De la recherche d’alternatives à la naissance d’un business

La réalisation des dangers du plastique pousse Jay et Chantal à chercher des alternatives saines, notamment pour leur enfant. En 2004, on ne parle pas encore des dangers du BPA: difficile donc de trouver des biberons qui n’en contiennent pas.

En 2005, ils parviennent finalement à dénicher des modèles en verre fabriqués par une entreprise américaine. Seule contrainte: ils se vendent par lots de… 1000, au minimum! Chantal, qui souhaitait depuis longtemps monter sa propre entreprise, y voit alors l’opportunité de se lancer, surtout qu’autour d’eux, de plus en plus de personnes sont à la recherche d’alternatives au plastique.

Au printemps 2006, ils ouvrent donc leur boutique en ligne Life without plastic/ Vivre sans plastique, et au fur et à mesure qu’ils se débarrassent du plastique dans leur vie, leur affaire s’agrandit. Ils commencent alors à proposer un éventail d’objets utiles au quotidien pour la cuisine, la salle de bains et le bureau, en inox, en chanvre, en bambou…

En plus de leur qualité, Jay et Chantal s’assurent que les produits qu’ils vendent proviennent de fournisseurs adhérents à la Charte Éthique de Vivre sans Plastique dans leur fonctionnement. Celle-ci est fondée autour de 4 principes de base qui régissent le mode de vie de Chantal et Jay: santé, environnement, intégrité et communauté.

Une vie plus simple et plus saine

Au début de leurs démarches, il y a près de 10 ans, on prenait Chantal et Jay un peu pour des “fous”, me raconte-t-il. Puis, les controverses autour du BPA largement médiatisées en 2008 ont fini par convaincre leur entourage des méfaits de certains plastiques. Même si des personnes qu’ils côtoient aucune n’a renoncé au plastique au même degré qu’eux, ils remarquent une volonté et des efforts grandissants pour s’en débarrasser.

D’après Jay, limiter leur utilisation du plastique a complètement changé leur vie. D’une question de santé, c’est devenu une question environnementale et cela les a poussé à questionner tous les aspects de leur mode de vie. Ils sont temporairement à Winnipeg dans le Manitoba et vivent habituellement à Wakefield, un petit village Québecois: deux lieux dans lesquels ils peuvent facilement s’approvisionner localement et consommer bio à 80-90%.

Green et Vert

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