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La géolocalisation d’un suspect […] ne remplace pas les bonnes vieilles filatures, mais démultiplie les moyens des policiers, qui en font grand usage. Personne ne sait exactement jusqu’à quel point : on peut mesurer les demandes de géolocalisation des magistrats, principalement sur les téléphones,mais pas les pratiques. La géolocalisation par balise, dans la plupart des cas un mouchard placé sous une voiture, « n’apparaît qu’exceptionnellement en procédure », reconnaît la chancellerie.

[…] Les demandes de réquisition des magistrats,de seulement quelques milliers en 2009, ont bondi : 19 650 demandes de janvier à octobre 2013, pour un coût de 10 millions d’euros, soit 30 % de plus qu’en 2012 – elles avaient déjà augmenté de 30 % en 2011. Pour les balises, les estimations tournent autour de 5 500 chaque année. La durée moyenne des demandes de géolocalisation est estimée à 25 jours. […] La Cour de cassation avait jeté un froid le 22 octobre 2013 en considérant la géolocalisation d’un téléphone portable comme « une ingérence dans la vie privée dont la gravité nécessite qu’elle soit exécutée sous le contrôle d’un juge ». […]

On peut en effet géolocaliser presque tout. Les téléphones et voitures des suspects bien sûr, mais pas seulement : une circulaire du ministère de la justice confirme qu’il est possible de géolocaliser « tout individu (environnement familial ou amical du suspect notamment)dès lors que les nécessités de l’enquête l’exigent». […]

Si votre fils, votre voisin ou votre collègue de bureau s’est égaré dans un trafic de stupéfiants, vous pouvez être suivi en temps réel par la police.

Pour qu’un juge d’instruction ou un procureur ait le droit d’ordonner une géolocalisation, il faut que l’infraction soit punissable d’au moins cinq ans de prison, ce qui comprend tous les crimes, mais aussi beaucoup de délits. Il existe même une longue liste d’infractions, punies d’un maximum de trois ans d’emprisonnement, qui l’autorisent. […] Le Monde

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