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La croissance économique mondiale et le bien-être sont fragilisés par la hausse des inégalités et l’érosion des classes moyennes depuis trente ans dans certains pays, selon un rapport de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) publié lundi.

“Ils habitaient un large secteur de l’Amérique du nord, mais leur nombre s’est peu à peu grandement réduit”

Depuis le début des années 1980, les personnes qui jouissent des revenus les plus élevés ont capté de façon disproportionnée les bénéfices de la croissance, selon l’organisation.

Par exemple, au Canada, les 1 % les plus aisés ont capté 37 % de la hausse totale des revenus entre 1976 et 2007. Chez nos voisins américains, cette proportion grimpe à 47 %. Au Royaume-Uni et en Australie, la proportion est d’environ 20 %.

Pour tous les pays de l’OCDE en 2010, le revenu moyen des 10 % les plus riches de la population était 9,5 fois supérieur à celui des 10 % les plus pauvres, alors qu’il n’était que 7 fois supérieur il y a 25 ans.

Par ailleurs, depuis que la crise financière a éclaté, le fossé entre riches et pauvres se creuse encore plus rapidement, souligne l’OCDE.

Cette hausse des inégalités a entraîné une érosion des classes moyennes, notamment aux États-Unis, en Autriche, en Australie, au Canada et en France, souligne le rapport. La part de revenus compris entre les 20 % les plus pauvres et les 20 % les plus riches « a baissé au fil des années » dans ces pays.

Dans certains pays, notamment en Suède et au Danemark, ce phénomène s’est accompagné « d’une nette hausse » de la proportion des 20 % les plus riches, selon le rapport.

Espérance de vie

Les données recueillies dans 14 pays de l’OCDE montrent qu’à l’âge de 30 ans, les individus ayant le niveau d’études le plus élevé peuvent espérer vivre 6 ans de plus en moyenne que les personnes les moins instruites.

Pays émergents

Toutefois, dans les économies émergentes ou les pays en développement, on observe l’effet contraire : la croissance a accru la part de revenus dévolue aux classes moyennes, définies par un revenu moyen par jour et par habitant compris entre 10 et 100 $.

Néanmoins, les classes moyennes dans ces pays demeurent fragiles, indique l’OCDE.

Par exemple, sur le continent africain, la moitié des personnes appartenant à la classe moyenne – 150 millions sur 300 millions de personnes – risquent de tomber dans la pauvreté à la suite du décès d’un membre de la famille ou d’un événement défavorable, selon le document.

L’OCDE soutient qu’il est possible de « rendre la croissance plus inclusive » et de réduire les écarts en ne s’attardant pas qu’aux revenus, mais aussi en considérant les perspectives de recrutement, l’accès à l’emploi, la qualité des emplois, la santé, l’éducation et le bien-être des personnes.

Selon l’organisation, il faut accélérer la création d’emplois et maintenir les investissements publics, même lorsque les budgets des États sont serrés.

Radio Canada

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