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La plate-forme de signalements mise en place le 29 avril par le ministère de l’Intérieur a permis d’enregistrer 24 signalements de Français tentés par le djihad en Syrie. Ces appels ont permis de constater cinq départs effectifs.

Le plan anti-djihad concocté par le ministère de l’Intérieur commence à porter ses fruits. L’une de ses mesures phares consiste en une plate-forme de signalements et un numéro vert (0 800 005 696), activé depuis le 29 avril dernier. Ce qui permet, comme l’a rappelé Bernard Cazeneuve, «qu’un dispositif soit mobilisé» pour «éviter qu’un départ se produise quand des familles sentent» que l’un des leurs est «en train de basculer».
D’après un bilan classifié «Confidentiel Défense» porté à la connaissance du Figaro, pas moins de 24 signalements considérés comme «pertinents» ont déjà été enregistrés dix jours après sa mise en place. Disséminés à travers la France, ils proviennent de seize départements. Pour l’instant, 18 cas précis ont été obtenus par téléphone et six par internet. Selon nos informations, ils concernent huit femmes et seize hommes. La tranche d’âge des djihadistes détectés se situe entre 14 et 34 ans.
«Ces appels ont déjà permis de constater cinq départs effectifs vers la Syrie, confie une source au ministère de l’Intérieur. Pour chacun des 24 cas enregistrés, nous avons déclenché un dispositif de suivi par les services de l’État dans les territoires concernés.» Concrètement, les antennes locales des services spécialisés de renseignement ont été saisis pour «cribler» chaque personne signalée, ainsi que les personne de son entourage susceptibles de conduire à la radicalisation. Soucieux d’apporter la réponse la plus fine possible, Bernard Cazeneuve a confié aux préfectures le soin de mettre en place des dispositifs au «cas par cas». Ainsi, s’il s’agit d’un lycéen, le responsable de son établissement scolaire, le rectorat d’Académie ou encore les centres sociaux d’activité jeunesse peuvent être tour à tour actionnés.

«Si le signalement correspond à un chômeur ou encore à une personne présentant des troubles de la personnalité, les services départementaux pourront faire appel à pole emploi, à la mission locale ainsi qu’à des services d’assistance sociale ou psychiatrique en cas de besoin, précise-t-on place Beauvau…

Autant que faire se peut, le tissu associatif en charge des dérives sectaires est en outre sollicité pour entrer dans la danse. Pour l’heure, les appels arrivant sur la plate-forme de signalement ou reçus par le numéro vert sont réceptionnés et traités par quatre policiers réservistes et chevronnés. Tous ont suivi une formation spécifique d’une semaine pour cette mission très particulière, où il s’agit de discriminer avec le maximum de réactivité les messages crédibles et exploitables….
Le Figaro

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