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Effacées du paysage en novembre après que la préfecture a relogé leurs habitants, des tentes « poussent » à nouveau sur l’ex-parking des TCRM, à Metz, pour abriter des demandeurs d’asile d’Europe centrale et de l’est
En attendant une réponse à leur ultime recours, Inga Kulieva se demande comment elle va tenir.

Eviter la concentration des demandeurs d’asile sur l’ancien parking des transports en commun messins relève du mythe de Sisyphe pour la préfecture de Moselle.

Vidé de ses occupants à l’automne dernier, il se peuple à nouveau de l’indigence et du désespoir de célibataires et de familles venues d’Europe centrale et de l’est avec un objectif : obtenir le droit de rester sur le sol français. L’espoir d’obtenir un sésame est aussi puissant que l’énergie déployée par les migrants pour bâtir leur « Ça m’suffit ».

Combien sont-ils, ici, avec leurs documents ? Eux-mêmes l’ignorent et estiment leur population à 300 ou 400 personnes, adultes et enfants. C’est justement sur leur fils, né en France, que comptent Inga Kulieva, 32 ans, Aram, son mari, ex-policier, et Victoria, 9 ans, l’aînée de la fratrie, pour rester sur le territoire.

Le bruit des scies et des marteaux

La situation de cette famille est encore plus compliquée que d’autres. « Je ne sais pas comment je vais attendre cinq ou six mois », dit Inga, qui ne compte pas obtenir de réponse plus rapidement. Pour le moment, elle survit, comme son mari et ses enfants, grâce à la solidarité de ses voisins d’infortune. Le double refus, en première instance et à hauteur d’appel de lui accorder un titre de séjour, la prive de toute aide. C’est aussi ce qui a précipité son départ d’Indre-et-Loire et son arrivée à Metz où l’on se passe le mot que les conditions « d’accueil » y seraient moins strictes qu’ailleurs.
Cela expliquerait, en partie, la « repousse » saisonnière de ce qui n’est pas autre chose qu’un bidonville. Sa version 2014 est, pour le moment, plus réduite que la précédente. Un grillage contient l’expansion sur une partie du parking. Elle bruisse un peu partout de coups de marteau et de la morsure des scies égoïnes sur le bois de récupération. Le bleu des bâches en plastique commence à devenir une couleur dominante sur des abris de plus en plus nombreux. Les surfaces pour en installer de nouveaux sont si rares qu’elles n’existent plus.

La clôture qui préserve la virginité du reste du bitume tiendra-t-elle longtemps ?

Ce n’est là qu’une des questions soulevée par la situation.
Le Républicain Lorrain

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