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Pour faire des économies de loyer, les entreprises quittent Paris pour la Seine-Saint-Denis. Mais elles doivent dépensent des milliers d’euros pour «sécuriser» leurs salariés qui se retrouvent parqués et bien éloignés de la «mixité» qui avait été prônée lors de leur installation.

«Il n’y a pas eu d’insertion dans le tissu local ni de mixité, mais une “bunkerisation” dans cette zone extrêmement mal située, à deux pas du supermarché de la drogue du centre-ville.» (S. Crozier, président CFE-CGC-Unsa France Télécom-Orange)

 Quand la SNCF a décidé de déménager son siège à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), il a fallu rassurer ses salariés. Un court instant, la question s’est posée de relier directement les stations de RER aux bureaux par une passerelle, pour leur éviter de traverser «la jungle du 9-3». […] L’entreprise ferroviaire a mis les bouchées doubles pour sécuriser la ligne du RER D, ce qui lui vaut le surnom de «train de Pepy». Malgré ces frais supplémentaires, elle espère économiser 10 millions d’euros par an de loyer avec ce déménagement de la capitale à la banlieue.
Dans le flot de costumes cravates qui traversent cette place aux Etoiles, quelques imperméables rouges détonnent. Ce sont ceux des médiateurs de l’association « Partenaires pour la ville ». Ils assurent la sécurité des cols blancs qui passent en coups de vent, entre l’open space et le train. […] Orange Business Services est l’une des premières sociétés à s’installer dans ce quartier de cols blancs en devenir, mais toujours mal réputé. Au grand dam de Sébastien Crozier, président CFE-CGC-Unsa France Télécom-Orange :«Alors que la direction espérait réaliser 100 millions d’économie sur douze ans avec cette opération immobilière, elle en perdra à peu près autant à cause des frais liés à la sécurisation du site, qui lui coûtent environ 200 000 euros par an, et surtout parce que les salariés travaillent moins depuis que leur temps de transport s’est accru. L’entreprise n’y gagne pas.»
«Il faut différencier la Plaine Saint-Denis, qui représente seulement 15% de la délinquance de la ville, et le reste de Saint-Denis, qui se place à la première place en France de la criminalité, en ratio par habitants, avec 15 000 faits de délinquance en 2013. Les employés doivent surtout être prudents s’ils circulent dans le centre en sortant du bureau.» affirme le commissaire.
rue89.nouvelobs
——– Complément : mixité sociale et vivre-ensemble

« La ghettoïsation de la société française est en marche : les gens se fuient mutuellement. Toute famille française qui veut un avenir pour ses enfants et qui veut un bon voisinage, elle se sauve ! Tous les gens des classes moyennes de Sarcelles et de Montfermeil, ils n’ont qu’une envie, c’est de se tirer. » Jacques Marseille [1945-2010]

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