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Le Premier ministre français Manuel Valls a fait samedi à Rome grand croix de la Légion d’honneur, plus haute distinction française, le cardinal Roger Etchegaray
La vieillesse est un naufrage… Il a longtemps promené sa silhouette dégingandée et son nez cyranesque dans les couloirs de l’appareil épiscopal français, et enveloppé sa langue de bois dans les roulements d’un puissant accent méridional. À force de reculer comme un âne, il fut propulsé au sommet de la hiérarchie catholique. Il a ensuite, en bon cadet de Gascogne, ambitieux et retors, parcouru la planète en première classe, pour, disait-il, sentir battre le cœur du monde. Souriant et aimable avec les puissants, hautain et cassant avec les petits, on pouvait espérer, sa carrière terminée, qu’il se serait fait oublier dans une discrète retraite romaine.
Point du tout. Pour une sortie en beauté, en voilà une ! Le voilà grand-croix de la légion d’honneur, décoré par son excellence Manu-le-Chimique lui-même, venu à la pêche aux voix catholiques à l’occasion de la canonisation de Jean-Paul II et Jean XXIII.
Passe encore que les instances gouvernementales accrochent à un dignitaire romain une breloque propice aux bonnes relations diplomatiques. C’est de bonne guerre. Un vieux serviteur peut encore se sacrifier, sur ordre, à 91 ans. Mais on aurait pu envisager quelque discrétion. Un fervorino, comme on dit ici, quelques propos convenus, deux coupes de champagne, et hop !, l’affaire est emballée.
Non, non et non ! Il a fallu qu’il en rajoute. « Votre geste est républicain », a cabotiné le « Che » à l’adresse du Premier Ministre qui ne devait pas en croire ses maçonnes oreilles. Et de brandir les mânes de Pascal et de Voltaire. Pour le premier passe encore, mais cette crapule de Voltaire, partisan du servage et profiteur de la traite esclavagiste. Ces roucoulades sur la jeunesse, sans un mot pour les « Veilleurs » : une pantalonnade ratifiée par un parterre d’évêques extasiés. Ah ! La Croix, bannière du consensus et du ralliement, peut balancer l’encensoir et se pâmer devant la récupération européiste du prélat par le Premier Ministre français, tout cela scandalise. Cela scandalise les petits et les pauvres, n’en déplaise aux ânes apprêtés qui encombrent sa rédaction. Les simples diront : l’homme, à quel prix, Éminence ? Réponse : le prix d’un ruban rouge, entre le pétainiste Liénart et le rouge abbé Pierre.
Concluons, à propos de cette cérémonie qui précédait la double canonisation pontificale. Quand on sait qu’il a été de la génération qui a ergoté, chipoté face à Jean-Paul II, et lui a savonné la planche tant qu’elle a pu. Quand on sait qu’il a été de ceux qui ont œuvré de toutes leurs forces à saboter l’œuvre conciliaire dans un esprit contraire à celui du « bon pape Jean », tout cela donne envie de vomir…
La honte ne tue plus. La preuve ? Le Sacré Collège compte toujours le même nombre de membres depuis samedi.
Tribune lue sur Riposte catholique

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