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Pour échapper au ciblage publicitaire, une sociologue américaine a veillé à ne laisser aucune trace de sa grossesse sur Internet mais aussi dans ses paiements en carte de crédit. Une expérience contraignante mais pleine d’enseignement sur la protection de la vie privée. 
[…] La sociologue s’est d’abord attaquée aux traces qu’elle laisse sur Internet. Les réseaux sociaux sont une mine d’or pour les publicitaires, car les internautes s’y répandent sur les moindres détails de leur vie. Janet Vertesi s’est donc empêché de parler de sa grossesse sur Facebook […].
La sociologue est également passée par le logiciel d’anonymisation Tor, généralement utilisé par les dissidents politiques, pour ne pas laisser de traces lorsqu’elle visitait des sites dédiés à la maternité. Elle a également soigneusement évité d’utiliser sa carte de crédit et ses cartes de fidélité pour régler des achats liés à l’enfant à venir: ces données sont en effet elles aussi revendues aux publicitaires. «Nous avons fait tous nos paiements en liquide», explique-t-elle. Et pour faire des emplettes sur Internet, la jeune femme a acheté en liquide des cartes cadeaux Amazon. Son compte était quant à lui lié à une adresse email sécurisée, et les achats envoyés à un centre de retrait, et non à son domicile.
Janet Vertesi a noté au cours de son expérience un phénomène inquiétant: plus elle essayait de se cacher, plus elle devenait suspecte. Alors qu’elle et son mari souhaitaient acheter une poussette à 500 dollars grâce à des cartes cadeaux Amazon, la chaîne de pharmacie américaine Rite Aid leur a signifié que cette importante et inhabituelle transaction en bons d’achat les avait obligé à prévenir les autorités. «Tout ce que j’ai fait pour cacher que j’attendais un enfant me désignait en fait comme une personne impliquée dans des activités criminelles. Plus vous résistez au traçage, plus vous êtes considéré comme un ‘mauvais citoyen’», s’alarme-t-elle. «Il faut que nos échanges et transactions au quotidien restent de simples transactions, et non un moyen de surveillance».
Le Figaro

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