Fdesouche

Les Français aiment l’histoire. Alors que celle de la France est de moins en moins enseignée à l’école, les programmes de radio et de télévision consacrés au passé connaissent un grand succès. Franck Ferrand, écrivain et conférencier, animateur Au coeur de l’histoire, chaque jour sur Europe 1, et L’Ombre d’un doute, chaque mois sur France 3 en première partie de soirée analyse cette passion de l’histoire.

Chacun a besoin de savoir d’où il vient et quelles sont ses racines. Si j’osais employer un mot qui n’est pas à la mode, j’ajouterais que chacun éprouve la nécessité de cerner son identité. Besoin natif et viscéral.

Comment est née votre passion pour l’histoire
L’amour du passé m’a d’abord été transmis par une institutrice de CE1-CE2, Mme Giraudeau. Elle possédait l’art du conte, et savait captiver ses élèves. Je conserve les textes de plusieurs de ses leçons, polycopiés sur de petites feuilles. Par exemple, à propos de Louis XIV, une page était consacrée à la cérémonie du Lever du roi, une autre aux repas du souverain, une troisième aux fêtes versaillaises. A huit ans, nous connaissions ainsi Hardouin-Mansart, Le Brun, Le Nôtre, Girardon, Coysevox, Molière, Lully… Des diapositives nous faisaient rêver à la bataille de Bouvines ou aux grandes découvertes! C’est ainsi qu’est née ma dilection pour l’histoire. […] Avez-vous le sentiment de pallier les défaillances de l’enseignement ?
Il faut rester humble, mais je remarque une chose: les études qualitatives que réalise Europe 1 semblent indiquer que 80% des auditeurs choisissent d’écouter ce type d’émissions «pour apprendre quelque chose». Les Français connaissent les lacunes de leur système d’éducation, et ils en souffrent. […] En définitive, à quoi sert l’histoire ?
Il me semble qu’on aurait tort de chercher dans le passé des réponses aux questions du présent, voire du futur. L’histoire ne peut pas être considérée comme un reflet inversé de l’avenir – révélateur en quoi que ce soit. En revanche, l’Histoire, avec un grand H, est un énorme réservoir d’expériences humaines. Si l’on sait analyser les comportements passés, on peut espérer mieux comprendre ceux d’aujourd’hui. En somme, ce que chacun cherche en faisant de l’histoire, c’est une plus fine approche de l’humain – pour ne pas dire une meilleure connaissance de lui-même.
Le Figaro

Fdesouche sur les réseaux sociaux