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Qu’est-ce qui pousse de jeunes français à partir combattre en Syrie ? Pour le sociologue Tarik Yildiz, le succès du djihad islamique en France témoigne d’une crise profonde de l’intégration. Il est sociologue, président du think tank l’IRPAM et notamment auteur de Le racisme anti-blanc. Il propose de «renforcer l’idée d’une appartenance commune à travers, par exemple, l’instauration d’un service civique»…
En guerre depuis plus de trois ans, la Syrie attire des jeunes du monde entier rêvant de mourir au combat et ainsi trouver la paix éternelle promise aux martyrs. Si certains jeunes Français ont franchi le pas -ils sont a priori moins de 1000-, les candidats au départ sont de toute évidence bien plus nombreux. […]

Ils abandonnent la petite délinquance pour se consacrer à cette «nouvelle» religion apprise en prison, au sein du quartier, ou même sur certains sites internet spécialisés, appelant à la guerre sainte contre le «mal»: l’Occident décadent, les chrétiens, les juifs, les courants minoritaires au sein de l’islam comme le chiisme…

Français, nés en France, ces jeunes sont généralement des hommes issus des quartiers populaires en périphérie des grandes agglomérations. Enfants des banlieues, ils ont parfois connu la petite délinquance: vols, agressions, petits trafics… Certains d’entre eux ont séjourné en prison après la réitération de nombreux délits. D’autres n’ont jamais été inquiétés par la justice, mais tous ont généralement un point commun: leur pratique religieuse a fortement évolué en l’espace de quelques mois.
Superficiellement religieux pendant leur adolescence et leur éventuel parcours délinquant, ces jeunes se sont radicalisés et ont adopté une autre vision de l’islam sunnite, dite «littéraliste». […]

Lorsqu’ils concrétisent leur rêve de djihad, le processus de radicalisation est finalisé: s’ils ne sont pas tués sur le champ de bataille, le retour dans leur pays d’origine, la France, semble inéluctable. Dans leurs bagages, ils ramènent avec eux une formation, un prestige certain et la conviction renforcée d’un nécessaire affrontement entre leur idéologie et les autres.

La dimension radicale séduit des jeunes en manque de repères et d’autorité, désireux, consciemment ou inconsciemment, de tester les limites de la société. Il convient donc de réfléchir collectivement à la manière d’imposer des repères à cette jeunesse. […].
Le Figaro

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